Twin 2030 : le jumeau numérique de Paris-Saclay passe à l’échelle supérieure
Paris-Saclay, en partenariat avec Dassault Systèmes, continue de développer son jumeau numérique. Avec ce projet à plus de 10 millions d’euros, baptisé Twin 2030, il couvrira les 27 communes du territoire, simulera au-delà de 15 ans, et aidera les décideurs à faire des choix, plus seulement en matière d’énergie mais aussi d’urbanisation, d’aménagement ou encore de mobilité.
Le cluster Paris-Saclay étend la portée de son jumeau numérique. Decarbonize City, lancé il y a un peu plus d’un an, devient Twin 2030 : il passe à l’échelle supérieure, couvrant tout le territoire de l’agglomération, et ne prenant plus seulement en compte les questions énergétiques.
Une initiative réalisée en partenariat avec Dassault Systèmes et un consortium d’une trentaine d’organisations publiques et privées, présentée par Grégoire de Lasteyrie, président de l’agglomération, et Jacques Beltran, VP Villes et Services Publics chez Dassault Systèmes, à l’occasion du MIPIM 2023.
Tester plusieurs scénarios énergétiques pour simuler leur impact
En février 2022, celle qui se fait appeler (de manière un peu hâtive) "la Silicon Valley à la française", lançait un jumeau numérique appelé Decarbonizee City pour l’aider à atteindre l’objectif de son plan climat : la neutralité carbone d’ici 2050.
Cette réplique virtuelle du territoire, développée en coopération avec l’Institut de Recherche Technologique SystemX et Cosmo Tech, aurait depuis permis à l’agglomération de faire de meilleurs choix en matière de production d’énergie.
Les élus ont pu simuler l’impact énergétique des projets, qu’il s’agisse de construire de nouveaux équipements ou de rénover des bâtiments, en testant plusieurs scénarios : géothermie profonde, installation de pompes à chaleur, utilisation de l’énergie solaire ou raccrochage au réseau de chaleur de la commune limitrophe.
Une nouvelle version aux capacités étendues
A priori satisfaite des usages de son jumeau numérique, l’agglomération le généralise et lui ajoute d’autres fonctionnalités. Il s’étendra à présent aux 27 communes de l’agglomération, qui comptent au total 320 000 habitants, et permettra une vision à plus long terme de l'impact des projets, au-delà de 15 ans. Mais surtout, si le jumeau numérique initial se concentrait sur la partie énergétique, cette nouvelle version devrait permettre aux élus de faire de meilleurs choix en matière d’aménagement, d’urbanisation, de mobilité ou encore d’économie circulaire.
L’idée, lorsque le modèle sera abouti, est de convaincre d’autres territoires de s’équiper d’un jumeau numérique. Sans cette technologie, ces simulations sont demandées à des cabinets de conseil et des bureaux d’étude. Cela peut s'avérer assez coûteux et prendre plusieurs mois. Les communes qui en sont équipées pourraient donc économiser du temps et de l’argent… une fois le prix du jumeau numérique amorti.
Un projet à 10 millions d’euros
La somme laisse tout de même penser que tous les territoires ne partent pas sur un pied d’égalité. Le développement de Twin 2030 a coûté une dizaine de millions d’euros. 3 millions ont été investis par l’agglomération, 2 millions par Dassault Systèmes, le reste a été couvert par les autres partenaires.
"Les jumeaux numériques de territoires restent des expérimentations récentes sur lesquelles il existe peu de retour d’expérience. Des retours sur investissement de long terme sont attendus mais le business model du jumeau numérique de la ville n’est encore pas éprouvé : ce sont les cas d’usages pertinents réalisés grâce au jumeau qui porteront ces retours sur investissements, pas le jumeau en tant que tel", écrivait la Banque des territoires dans une étude sur le sujet publiée en juillet 2021.