Twinlife, le petit poucet qui veut s’attaquer à WhatsApp réalise une première levée de fonds
La start-up fondée en 2012 a levé 300 000 euros en amorçage pour développer une application de messagerie mobile qui préserve la confidentialité des données des utilisateurs.
Le serial entrepreneur Michel Gien n’a pas froid aux yeux. Twinlife, la start-up qu’il a cofondée en 2012, veut s’attaquer au marché des applications de messagerie sur mobile dominé par WhatsApp, Skype, Facebook Messenger. Hébergée dans l’incubateur de l’école centrale, la start-up vient de lever 300 000 euros en amorçage auprès du fonds IT-Translation pour développer son application Twinme.
Twinlife en chiffres
Chiffre d’affaires : pas encore
Effectif : 2 personnes
Montant de la levée : 300 000 euros
Investisseurs : IT-Translation
Secteur : numérique, télécom
Comme les autres plateformes, l’application permet de passer des appels audio ou vidéo sur téléphone mobile en passant par les connections internet. "Mais nous n’utilisons pas de numéro de téléphone. On crée un code pour entrer en relation avec ses contacts qui ne peut pas être échangés avec d’autres interlocuteurs et peut être supprimé à tout moment", explique Michel Gien, un ancien centralien.
L’enjeu pour la start-up est de répondre au besoin de protection de la vie privée. Dans la vie courante, laisser son numéro en bas d’une petite annonce ou sur un formulaire de contact est un acte de plus en plus courant pour les utilisateurs. Revers de la médaille : il est de plus en plus fréquent de se faire spammer sur son mobile. "Le numéro de portable est devenu public. L’intérêt d’un code Twinme est de pouvoir contacter un service client par exemple sans prendre le risque d’être relancé", souligne le patron de Twinlife.
Confidentialité des données
Comparé à WhatsApp par exemple, le principal intérêt est surtout de préserver la confidentialité totale des données personnelles. Contrairement aux grandes plateformes, Twinlife n’aspire pas les données de l’utilisateur ni son carnet d’adresse. Une façon de conserver une confidentialité numérique. "Votre vie en ligne vous appartient et vous devez pouvoir contrôler à qui vous donnez accès à vos informations ", estime encore Michel Gien.
C’est l’argument qui a séduit le fonds piloté par BPIfrance et l’Inria. Fautes de données, le business model de l’application repose sur le développement de codes payants pour des transactions commerciales. Le service pourrait aussi intéresser les opérateurs télécom traditionnels, qui cherchent à répliquer aux plateformes numériques.
En attendant, les 300 000 euros levés doivent permettre de recruter deux ingénieurs et un marketeur digital, pour monter en puissance. La start-up a commencé à cibler les enfants sans téléphone, qui peuvent utiliser leurs Ipod pour contacter leurs amis. Elle espère réaliser du chiffre d’affaires en 2017. Histoire de préparer une deuxième levée de fonds.
Solène Davesne
L'argument convaincant
La protection des données personnelles est une question de plus en plus sensible pour les consommateurs
Twinlife, le petit poucet qui veut s’attaquer à WhatsApp réalise une première levée de fonds
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