Uber affiche les premiers profits de son histoire
La plateforme de VTC et de livraison est passée dans le vert au deuxième trimestre, grâce à la baisse de ses coûts et à la progression de son chiffre d'affaires.
Treize ans après son lancement dans les rues de San Francisco, Uber est enfin rentable. Au deuxième trimestre, la plateforme américaine de VTC et de livraison a enregistré le premier bénéfice opérationnel de son histoire, notamment grâce à une forte baisse de ses frais généraux.
“Une demande robuste, de nouveaux relais de croissance et une discipline continue sur les coûts se sont traduits par un excellent trimestre”, se félicite Dara Khosrowshahi, le patron d’Uber. Sur la période, la société a enregistré 326 millions de dollars de résultat d'exploitation, contre une perte de 713 millions l’an passé.
Rebond de l'activité
L’activité d’Uber est tirée par le rebond spectaculaire de la demande après la crise sanitaire. Aux Etats-Unis, de très loin son premier marché, la plateforme profite aussi des difficultés de Lyft, son grand concurrent qui ne cesse de perdre des parts de marché. Sur le trimestre, le nombre de courses effectuées a grimpé de 22%, pour toucher son plus haut niveau historique.
Parallèlement, sa plateforme de livraison, qui a explosé pendant les confinements, continue d’afficher un taux de croissance à deux chiffres, tout en enregistrant une très forte amélioration de ses marges. Uber développe aussi de nouvelles activités, comme l’arrivée d’annonces publicitaires sur son application.
Menaces sur le modèle économique
Depuis 2014, date à partir de laquelle ses comptes ont été rendus publics, la société avait accusé plus de 31 milliards de dollars de pertes opérationnelles. Pour passer dans le vert, elle a dû tailler dans sa structure de coûts, se séparant d’actifs non stratégiques qui perdaient beaucoup d’argent, comme ses projets de robots-taxis et de taxis volants. Après avoir fortement licencié pendant la crise sanitaire, Uber a cependant réembauché massivement depuis deux ans.
Malgré ces premiers profits, le modèle économique d’Uber reste menacé par de nouvelles réglementations, en particulier en Europe, sur le statut de ses chauffeurs et livreurs, aujourd’hui considérés comme des travailleurs indépendants. Uber redoute une forte hausse de ses coûts et un manque de flexibilité, nécessaire à son fonctionnement.