
Tim Bray, vice-président d’Amazon Web Services (AWS), a fait part lundi 4 mai 2020 de sa décision de quitter l’entreprise pour dénoncer la manière dont elle traite ses salariés en période de pandémie de Covid-19. Arrivé chez Amazon fin 2014, le dirigeant estime dans une note de blog que le géant de l’e-commerce a eu tort de se séparer d’employés qui protestaient contre leurs conditions de travail qui, selon eux, ne garantissaient par leur sécurité. Les agents renvoyés pointaient le manque de masques et de gel hydroalcoolique dans les entrepôts, mais aussi le rythme imposé qui empêcherait la distanciation sociale entre les manutentionnaires.
METTRE EN PLACE DES GARDE-FOUS
Tim Bray, qui assure renoncer à un salaire annuel d’un million de dollars, rappelle les multiples mises en garde des procureurs généraux d’une quinzaine d’Etats américains ainsi que les précautions imposées par la justice française vis-à-vis du peu de mesures entreprises pour protéger ses salariés face au Covid-19. S’il assure avoir entendu de personnes de confiance que la firme de Jeff Bezos réalise "un travail intense et des investissements colossaux" pour remédier à cette situation, le dirigeant regrette qu’elle continue de percevoir les magasiniers comme "des pièces remplaçables".
L’homme appelle à mettre en place des "garde-fous", mettant en lumière la décision de la justice française de limiter les livraisons d'Amazon aux seuls produits essentiels pendant le confinement – ce qui a conduit la multinationale à fermer ses centres logistiques dans le pays. Il va jusqu’à dénoncer le capitalisme qui est, selon lui, à l’origine de la "maltraitance" que subissent les travailleurs. "Tout tourne autour du rapport de force, qu’il convient de rééquilibrer", écrit l’ancien vice-président d’AWS, qui assure que la situation est meilleure dans la division qu’il codirigeait jusqu'au 1er mai 2020.
Cette prise de position intervient justement une poignée de jours après que les salariés du géant de l’e-commerce à travers le monde ont annoncé se rassembler au sein de l’Amazon Workers International pour faire valoir leurs droits à de meilleurs conditions de travail auprès de la direction.
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