Varda Space, la start-up qui veut fabriquer des médicaments dans l'espace
Varda Space, une start-up américaine spécialisée dans les mini-usines spatiales, veut faire fabriquer des médicaments dans l’espace à des robots au sein de ses laboratoires en orbite. Premier lancement prévu en juin avec Space X pour tester la viabilité de ses capsules.
Varda Space est une start-up californienne fondée par des anciens de SpaceX et du Founders Fund. Son projet est de construire des mini-usines spatiales profitant des avantages de la microgravité pour fabriquer en orbite des produits à haute valeur ajoutée. L’un de ses "satellites de fabrication" devrait effectuer son premier voyage à bord d'une fusée SpaceX en juin, aux côtés de dizaines d'autres engins.
Si la start-up avait mentionné la fabrication de semi-conducteurs, de câbles de fibre optique ou de produits pharmaceutiques parmi ses possibilités, c’est sur ce dernier segment a priori très rentable qu’elle semble mettre la priorité.
Les atomes et les molécules se comportent différemment dans l’espace
Varda Space Industries a construit un laboratoire pour fabriquer de nouveaux produits pharmaceutiques dans une capsule spatiale. La microgravité est intéressante pour travailler les atomes et les molécules car sans la pression de la gravité terrestre, ils se comportent différemment. La société prévoit de travailler sur des traitements contre le cancer, le diabète et la douleur chronique.
D’autres entreprises se positionnent sur la fabrication de matériaux dans l'espace. Airbus a annoncé en 2021 se lancer dans la fabrication d'une usine spatiale pilote, sans donner de nouvelles du projet depuis, et la startup Space Cargo Unlimited prévoit de lancer fin 2025 un cargo spatial développé par Thales Alenia Space qui servira d'usine dans l'espace.
Par ailleurs, la Station spatiale internationale (ISS) sert depuis des années de banc d'essai à toute une série d'entreprises et de produits. Le laboratoire pharmaceutique américain Merck & Co l’a notamment utilisée pour affiner la recette de son traitement anticancéreux Keytruda.
Un laboratoire en orbite robotisé
Contrairement au laboratoire humain à bord de la Station spatiale internationale, la capsule robotisée de Varda mesure environ un mètre de large dans sa partie la plus large. Elle est destinée à la fabrication de prototypes qui seront livrés sur Terre, plutôt qu'à la fabrication de lots industriels complets dans l'espace.
De plus, le coût du travail à bord de l'ISS est énorme, et les astronautes sont souvent réticents à manipuler des produits chimiques potentiellement dangereux dans un espace aussi confiné, d’où l’idée de Varda Space d'y faire plutôt travailler des robots.
Ce premier lancement en juin devrait permettre de vérifier que les capsules de l'entreprise peuvent survivre à une rentrée dans l'atmosphère, ce qui est une phase toujours critique, d’autant plus avec des produits chimiques complexes à bord.