Verizon et Vodafone sur le point d'annoncer un accord sur Verizon Wireless

Les conseils d'administration de Verizon Communications et de Vodafone Group devaient se réunir ce week-end pour se prononcer sur le rachat par l'opérateur américain Verizon de ses parts dans Verizon Wireless, sa filiale commune avec Vodafone, et un accord pourrait être annoncé dès lundi, a-t-on appris auprès de diverses sources.

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Verizon et Vodafone sur le point d'annoncer un accord sur Verizon Wireless

Le montant évoqué de 130 milliards de dollars (98 milliards d'euros) ferait de ce rachat la troisième opération de fusion-acquisition de tous les temps après l'OPA de 203 milliards de dollars de Vodafone sur Mannesmann en 1999 et celle de 181 milliards de Time Warner sur AOL l'année suivante, en plein boom de la "nouvelle économie".

L'acquisition couronnerait enfin les efforts de Verizon pour contrôler 100% de Verizon Wireless, le premier réseau de téléphonie mobile aux Etats-Unis, et marquerait la sortie de Vodafone du marché américain.

Le géant britannique des télécoms détient 45% de Verizon Wireless depuis la création de la coentreprise en 2000.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès des deux opérateurs pendant le week-end.

Selon les sources, Verizon prévoit de financer la moitié de l'opération avec ses propres actions et a obtenu, pour le reste, des financements auprès de JPMorgan Chase & Co, Morgan Stanley, Barclays et Bank of America Merrill Lynch.

Verizon Communications ayant déjà le contrôle opérationnel de Verizon Wireless, le rachat des parts de Vodafone n'entraînerait pas de changement pour ses clients, mais la puissance de frappe supplémentaire du groupe américain pourrait l'aider à améliorer ses services.

L'opération laissera Vodafone, le deuxième opérateur de téléphonie mobile dans le monde, avec des actifs en Europe et dans des marchés émergents comme l'Inde, la Turquie et l'Afrique. Les actionnaires de Vodafone espèrent toucher au moins une part du gâteau sous forme de dividende spécial mais le groupe pourrait aussi choisir d'en investir une partie.

Le secteur des télécoms a été marqué par une série de fusions-acquisitions ces dernières années, la plus récente en date étant la prise de contrôle par le japonais SoftBank de Sprint Nextel, le troisième opérateur américain de téléphonie mobile, pour 21,6 milliards de dollars.

EN 2004 DÉJÀ...

Depuis une dizaine d'années, Verizon Communications cherchait à racheter la participation de son partenaire britannique dans leur filiale commune mais les deux groupes ne s'entendaient pas sur sa valorisation.

En 2004 déjà, Vodafone envisageait de se désengager de Verizon Wireless pour jeter son dévolu sur l'activité de téléphonie mobile d'AT&T, finalement acquise par Cingular.

Les dernières discussions en date avaient été révélées par Reuters en avril. A l'époque, des sources évoquaient un montant de 100 milliards de dollars que Verizon serait prêt à débourser en actions et en numéraire, tout en notant que le groupe américain préférait un accord à l'amiable.

Vittorio Colao, le directeur général de Vodafone, avait alors clairement fait savoir qu'il prendrait son temps et ne céderait ses 45% qu'à un juste prix.

Les discussions sont entrées dans le vif du sujet il y a quelques semaines, Verizon ayant conscience que la remontée des taux d'intérêt et la baisse de son cours de Bourse - en recul de plus de 4% en août - lui compliqueraient la tâche s'il tardait trop.

Le groupe dirigé par Lowell McAdam a du coup accepté de monter son prix à 130 milliards de dollars, selon les sources.

Même à ce prix, le rachat des parts de Vodafone sera une bonne opération pour Verizon Communications qui aura les moyens de rembourser ses créanciers. Verizon Wireless a dégagé en 2012 un free cash flow de 28,6 milliards de dollars.

Vodafone, de son côté, a obtenu un montage fiscal avantageux pour l'opération, de telle sorte que la facture à régler au fisc devrait être limitée à environ cinq milliards de dollars.

Dans le cadre de l'accord, Verizon Communications rachètera Vodafone Americas, la holding du groupe britannique qui détient les 45% de Verizon Wireless et quelques autres actifs, ont précisé les sources. Dans un deuxième temps, Verizon conservera la participation dans Verizon Wireless et revendra les autres actifs à Vodafone.

Le vendeur de Vodafone Americas n'étant pas une entreprise américaine, il n'aura pas à s'acquitter de la taxe sur les plus-values aux Etats-Unis. La législation britannique, de son côté, exempte sous certaines conditions les gains réalisés sur la vente de participations d'entreprises - ce dont devrait bénéficier Vodafone.

Autres gagnantes dans l'affaire, les banques impliquées dans l'opération devraient se partager des commissions représentant au moins 200 millions de dollars.

(Reuters, par Véronique Tison)

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