Une norme pour encadrer le métier de courtier de composants électroniques obsolètes. C’est ce à quoi s’attelle l’Afnor, l’association française de normalisation. Créée au printemps 2015, la commission de normalisation comprend notamment Actia,
Airbus,
Alstom,
Areva, Atos,
Dassault Aviation, la Direction générale de l'armement,
EDF, Eolane,
PSA,
RATP,
Renault, Rochester Electronics,
Safran,
SNCF, Thalès et
Zodiac Aerospace.
"Il n'y a que des grands industriels et pas de PME-PMI, pourtant elles aussi concernées par le problème", regrette son président Dominique Talbourdet, chercheur chez EDF.
Des millions et des millions de références à gérer
Car l’obsolescence des composants électroniques représente un enjeu majeur pour les industries à cycle long comme la défense, l’aéronautique, le ferroviaire, l’automobile ou le médical. "Dans ces secteurs, les composants électroniques peuvent être utilisés jusqu’à 30 ans, alors que leur durée commerciale auprès de leur fabricant initial n’est que de 18 mois à deux ans, explique Dominique Talbourdet. Le problème est complexe à traiter car il existe des millions et des millions de références à gérer."
L’industriel ne peut pas donc tout acheter et stocker pour ses besoins de production et de maintenance pendant toute la durée de vie de ses produits. Il le fait uniquement pour les composants les plus critiques. Pour le reste, il passe soit par des sociétés spécialisées de l’après-vente, soit par des courtiers dont le métier est de trouver sur le marché le composant demandé.
Beaucoup de courtiers sans scrupule
"Le problème c’est que le marché pilule de courtiers sans scrupule qui se contentent d’aller vous chercher le composant en Chine puis de vous le vendre, sans faire attention s’il est de qualité, contrefait, conforme aux normes ou dangereux, déplore le chercheur d’EDF.
Il arrive même que le courtier sous-traite la demande à un autre."
L’objet de la norme est d’imposer le respect d’une vingtaine de critères: avoir des compétences en électronique, disposer d’un système de contrôle de composants à l’entrée, pouvoir s’adresser à un laboratoire pour attester la provenance du lot, etc. Les courtiers, qui se conforment à ces règles, pourront se faire certifier par l’Afnor. "L’objectif final est de faire le tri sur le marché entre les courtiers sérieux et ceux qui ne le sont pas, conclue Dominique Talbourdet. Ainsi, les industriels pourront se fier à des acteurs certifiés pour éviter tout risque."
La norme devrait être achevée en 2016. De quoi débuter la certification en 2017.