Viens chez moi, mon bureau est à la Société Générale

Depuis début décembre 2016, une vingtaine d'agences de la Société générale ouvrent leurs portes aux indépendants et aux salariés nomades, confirmant la tendance observée en matière de partage de bureaux et de travail à distance.

En partenariat avec la start-up Base 10, la banque crée ainsi un nouveau service non rémunérateur pour elle, mais qui peut l'aider à tester sa transformation.

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Viens chez moi, mon bureau est à la Société Générale

Si vous habitez le grand Sud Ouest et que vous dites "Jje dois passer à ma banque", cela ne signifie plus mécaniquement que vous allez passer un sale moment avec votre banquier. En effet, depuis décembre 2016, certaines agences de la Société Générale ouvrent leurs bureaux aux particuliers à la recherche d'un espace pour travailler durant quelques heures, la durée de location étant d'une demi-journée minimum. Pas besoin d'être client de la banque pour pouvoir profiter du service qui peut être réservé sur l'application développée par la start-up Base 10.

Pour Jean-Yves Dupuy, délégué général de la Délégation Grand Ouest de la Société Générale, ce nouveau service n'a rien de révolutionnaire, au contraire : "Notre métier est depuis toujours d'accueillir des publics différents dans nos agences". Après les clients et les prospects, voici venu le temps des indépendants et des salariés en mouvement qui pourront venir travailler dans une agence quelques heures. Ou rencontrer un prospect ou des partenaires, puisque la Société Générale propose de louer des bureaux individuels ou des salles de réunion.

Sécurité assurée

Pour mener à bien l'opération, des mesures pour garantir la sécurité ont été prises. Ainsi, aucune agence parmi la vingtaine de volontaires ne possède de caisses dans ses murs. Le risque que des travailleurs nomades viennent pour préparer un mauvais coup est ainsi écarté.

De même, la consigne est claire : les bureaux des collaborateurs doivent être rangés tous les soirs, pour éviter qu'un visiteur éventuel ne tombe sur des informations confidentielles. Toujours dans cette recherche de sécurité, les travailleurs de passage peuvent aussi profiter du réseau WiFi de l'agence mais ils ne peuvent pas utiliser le matériel informatique ou le réseau de la banque.

Concrètement, les responsables d'agence indiquent les bureaux disponibles en utilisant eux aussi l'application Base 10. Un salarié absent pour maladie par définition non prévisible ? Son bureau peut être proposé, assure-t-on à la Société Générale, où l'on loue le caractère flexible de l'outil développé par la start-up. Jean-Yves Dupuy insiste également sur l'offre de bureaux libres liés aux nombreux salariés à temps partiel dans la banque. Les multiples possibilités existant, la banque a fait le choix de laisser la gestion aux responsables d'agence.

les revenus sont reversés à une association

Le choix a aussi été fait de ne pas en faire une source de revenus pour la banque, puisque les recettes tirées de cette activité seront versés à l'antenne locale des Orphelins d'Auteuil. Un bureau coûte quinze euros pour une demi-journée. Pour une salle de réunion, il faut compter trois euros par personne et par demi-journée.

Le gain espéré est ailleurs. D'abord, dans ce que les personnels de la banque pensent gagner de cette expérience de travail avec une start-up comme Base 10. "C'est une valeur pour nous", assure Jean-Yves Dupuy. C'est aussi une façon de réfléchir à l'avenir des réseaux d'agences dans le futur. Avec le développement de la distribution automatisée de cash et de la banque en ligne, le rôle des agences bancaires ne va plus de soi. En développant ce type de nouveaux services, la Société Générale esquisse peut-être aussi ce que pourrait être l'agence du futur, un lieu qui ne serait plus uniquement dévolu aux opérations financières mais un lieu où banquiers professionnels et publics peuvent venir travailler ensemble.

D'autant qu'"avec cette opération, nous rappelons aux élus des villes où nous sommes présents que la Société Générale est un acteur de l'économie locale dans laquelle nous nous impliquons à fond", assure Jean-Yves Dupuy. Reste à savoir si les indépendants suivront ou pas.

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