Virtualisation : Citrix, Microsoft et Red Hat font feu sur VMware
Les mondes virtuels sont cruels... VMware, spécialiste américain de la virtualisation, vient à peine d'ouvrir les portes de son salon VMWorld à Cannes que ses principaux concurrents en profitent pour dégainer une salve de produits censés le déstabiliser.
Rédaction L'USINE NOUVELLE
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Rédaction L'USINE NOUVELLE
Le premier, acquéreur de Xensource en juillet 2008, a commencé par annoncer la gratuité d'ici la fin mars de sa plate-forme Citrix XenServer. A partir du 7 avril, il proposera aussi au second ses solutions d'administration Citrix Essentials pour Microsoft Hyper-V. Red Hat, le troisième, est tout aussi belliqueux. Il a rappelé sa feuille de route pour ses nouvelles offres de virtualisation, issues du rachat de Qumranet en septembre 2008 et vouées à intégrer le noyau de sa distribution Linux. « A partir du moment où des hyperviseurs sont intégrés nativement aux systèmes d'exploitation, les clients vont forcément se poser la question de la valeur ajoutée apportée par des solutions tierces et autonomes », estime Hervé Lemaître, directeur du développement technologique chez Red Hat France. Ce qui ne devrait pas faire plaisir à VMware.
Citrix Essentials for Microsoft Hyper-V
Côté Citrix et Microsoft, on se félicite d'un nouveau projet - baptisé « Encore » - élargissant le partenariat des deux éditeurs à la virtualisation. Première conséquence : Citrix a présenté une solution d'administration « avancée » pour l'hyperviseur Microsoft Hyper-V, qui est intégré en natif au système d'exploitation Windows Server 2008. En complément de la console System Center de Microsoft, cette application devrait offrir aux entreprises de nouveaux outils d'automatisation des machines virtuelles, de gestion « dynamique » des images maîtres et d'administration des baies de stockage.
Citrix Essentials for Hyper-V sera commercialisé dès le 7 avril 2008, à un prix public conseillé de 1 500 dollars (1 169 euros) par serveur physique.
Red Hat s'en remet à KVM
Red Hat, qui intègre pour l'instant l'hyperviseur open source Xen à son système d'exploitation pour serveurs Red Hat Enterprise Linux 5 (RHEL 5), est quant à lui revenu sur une évolution attendue de son positionnement, dont il affirme qu'elle ne devrait pas nuire au support de Xen pour les utilisateurs existants. Cette évolution fait suite au rachat de l'israélien Qumranet en septembre, à l'origine de KVM (Kernel Virtual Machine), un hyperviseur libre intégré au noyau Linux. Elle se traduira prochainement par un changement d'hyperviseur. Les bénéfices à attendre ? « KVM est intégré nativement dans les dernières versions du noyau Linux », insiste Hervé Lemaître, en rappelant que Xen est en revanche « un projet parallèle ». L'intégration au noyau doit selon lui « garantir une compatibilité approfondie ». Elle doit surtout aider l'hyperviseur à « tirer partie de tout ce que le noyau sait faire » et épargner aux éditeurs une « double certification sur le système d'exploitation et sur l'environnement virtuel ».
Sont également prévus dans les 18 mois à venir trois nouvelles offres issues du projet oVirt de Red Hat : Red Hat Enterprise Virtualization Hypervisor (un hyperviseur autonome, basé sur KVM), Enterprise Virtualization Manager for Servers (une solution d'administration de serveurs virtuels) et Enterprise Virtualization Manager for Desktops (une console d'administration de postes de travail virtuels). Si la nouvelle version du système d'exploitation RHEL (la 5.4) doit sortir en août, il faudra attendre pour en savoir plus sur les dates de lancement de l'hyperviseur autonome et des solutions d'administration. La feuille de route de Red Hat est ambitieuse mais elle n'est pas très détaillée...
Christophe Dutheil
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