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Voiture connectée : qui sortira gagnant ?
Alors que la part en valeur de l’électronique dans une automobile atteint déjà les 40%, les évolutions futures de la voiture connectée ouvrent la voie à de nouveaux services créateurs de valeur. Pour pouvoir exploiter cette manne, constructeurs et géants de la high-tech doivent collaborer et dépasser leurs différences structurelles. Mais ces partenariats naissants ne cacheront pas longtemps une plus âpre bataille pour le contrôle du véhicule et l’exploitation des données les plus rentables. Véronique Saubot, présidente du cabinet de conseil en innovation industrielle Coronelli International, qui prévoit l’avènement probable de la voiture autonome à grande échelle d’ici à 30 ans, décrypte les éléments clé qui seront indispensables aux vainqueurs.
Bien que leurs objectifs finaux diffèrent, les constructeurs d’automobiles et les sociétés IT s’associent pour enrichir l’automobile et lui donner sa place dans un environnement à venir totalement connecté. Ces partenariats s’avèrent nécessaires de par les différences profondes entre ces industries, notamment en termes de savoir-faire et de cycles de développement.
DE NOUVELLES FONCTIONS QUI NE PEUVENT ÊTRE NÉGLIGÉES
Ce dernier point s’efface déjà pour les fonctions de divertissement : les systèmes Android Auto de Google et CarPlay de Apple prévus respectivement pour la fin de l’année et 2015 donnent une large part du traitement informatique des applications (itinéraires, musique, contacts…) aux téléphones et leurs fréquentes mises à jour. Concernant les fonctions cœur de métier des constructeurs (conduite, sécurité, maintenance…) rendues plus efficaces via la connectivité, il sera plus délicat de concilier le fourmillement de l’univers 3.0 avec la nécessité d’installer des équipements physiques fiables et conçus pour durer tout au long de la vie du véhicule.
Un équilibre sera à construire car les possibilités qu’offrent les voitures connectées sont encore loin d’être exploitées : des contrats d’assurance calculés selon les temps et mode de conduite à l’optimisation fine de la maintenance en passant par des informations sur l’environnement traversé (restaurants, stations-service, places de stationnement…). Toutes ces informations forment, entre autres, le réservoir de monétisation de l’automobile de demain, en attente d’être exploité.
Un rapport de force qui s’inverse ?
Cependant, c’est ce cadre qui donnera la mainmise sur le véhicule aux acteurs qui en fourniront les outils. La valeur d’un véhicule ne se calculera plus à partir de la simple valeur d’achat ou du programme de financement ; il s’agira de capter toutes cette information que générera le véhicule tout au long de son utilisation. Les sociétés Internet ont un temps d’avance mais les industriels de l’automobile tentent de rattraper leur retard via leurs propres applications. Alors que les premières cherchent surtout à gagner de nouveaux marchés et utilisateurs - pour alimenter la masse d’informations qu’ils bâtissent, les seconds veulent fidéliser leurs clients en leur proposant un environnement connu et commode.
Mais ce sont justement ces clients qui décideront selon leurs usages, en voulant être connectés à tout instant, dans et hors du véhicule. Cela s’impose aux constructeurs mais également aux fabricants de téléphones qui doivent accepter de se soumettre à des standards afin que n’importe quel modèle soit connectable (via Mirrorlink, sans Apple pour le moment). De même, les applications des constructeurs existantes, payantes, pourraient bien disparaître au profit de celles, souvent gratuites, déjà installées sur les smartphones : pourquoi payer une deuxième fois des services, de surcroît via une interface différente ? Les utilisateurs de smartphones privilégient ce qu’ils utilisent à tout instant de leur vie et promeuvent les modifications constantes et personnalisables du secteur.
Ce levier de contrôle constitue le risque pour les constructeurs d’automobiles de se voir cantonnés au second plan dans la création de valeur. Ils seraient alors relégués à leur métier historique et au renvoi d’informations matérielles, activités aux marges peu élevées et disputées, après que les géants du Net se seront accaparé les activités bien plus lucratives (du fait d’un investissement initial plus faible) citées plus haut. L’utilisateur cherchera en effet à pouvoir consulter toutes les informations du véhicule en un seul endroit : son téléphone.
La notion actuelle d’automobile disparaîtra
Au-delà de la voiture connectée se profile son évolution, au développement déjà avancé, avec la voiture autonome. La place de l’automobile dans l’esprit de l’utilisateur changera, le temps auparavant dévolu à la conduite se libérant pour d’autres activités. L’importance de la force de proposition des grands constructeurs diminuera encore puisque l’automobile sera davantage un habitacle en retrait des activités que l’utilisateur ne voudra interrompre.
Toutefois, l’industrie de l’automobile pourra toujours compter sur le développement de nouveaux systèmes de détection et communication entre véhicules, environnement et utilisateurs. Là encore, le risque est que les sociétés IT maîtrisent déjà les données hors du véhicule (Google se positionne dès maintenant sur tout un ensemble d’objets connectés en sus de l’automobile).
Le concept de voiture particulière pourrait également s’estomper face à la notion pure de déplacement universel et disponible que les automobiles connectées et autonomes perfectionneront. Les sociétés Internet possèdent déjà un temps d’avance en ayant popularisé covoiturage et auto-partage. Ces solutions de mobilité sont une des principales sources de revenus identifiées dans les services gravitant autour de la voiture connectée.
L’automobile servira alors davantage de taxi (en tout cas dans les zones denses) et d’hébergeur de données. Ce dernier maillon dans l’évolution de la voiture en concrétisera la transformation en service.
Véronique Saubot, présidente du cabinet de conseil en innovation industrielle Coronelli International
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