
Waymo, la division véhicules autonomes d'Alphabet (maison-mère de Google), ne cache pas qu'elle s'intéresse uniquement aux véhicules 100% automatisés. Pas question ici d'un simple mode que l'on active ou désactive, les voitures qu'elle teste n'ont ni volant ni pédales. Pourquoi ? Le CEO de Waymo, John Krafcik, l'a révélé lundi 30 octobre 2017 lors d'une visite de ses locaux à laquelle était présent Reuters.
Le passage de relais entre humains et robots jugé trop dangereux
Comme beaucoup de constructeurs automobiles, Waymo se concentrait il y a cinq ans sur une automatisation partielle, par exemple sur certains tronçons d'autoroutes. Mais les tests réalisés en interne ont démontré que les conducteurs se trouvaient beaucoup trop dissipés pour pouvoir reprendre la main en cas d'urgence. Lors des essais, les utilisateurs ont parfois fait la sieste, ont fréquemment pianoté sur leur smartphone (ce que beaucoup font déjà sans autonomie aucune du véhicule...), voire se sont maquillés alors que les voitures roulaient jusqu'à 90 km/h.
De manière générale, les conducteurs se montraient beaucoup moins attentifs à leur environnement et incapables de réagir avec suffisamment de maîtrise. La décision d'abandonner l'autonomie partielle a eu lieu en 2013, après avoir étudié en vidéo les réactions de pilotes cobayes (des employés de Google) lorsqu'un avertissement sonore leur signalant qu'il fallait reprendre le volant. Ce mode de fonctionnement a été jugé trop dangereux, Waymo se recentrant alors vers l'autonomie complète, sans aucune intervention humaine.
Waymo a-t-il eu le nez plus creux que les constructeurs auto ?
Cette problématique du "passage de relais" entre l'Homme et la machine est aussi celle sur laquelle se concentrent tous les constructeurs automobiles avec lesquels L'Usine Digitale a pu s'entretenir. C'est notamment elle qui motive la construction d'un nouveau simulateur au sein du Technocentre Renault de Guyancourt. La différence est que là où les constructeurs pensent pouvoir résoudre ce problème d'expérience utilisateur, Waymo a choisi de l'abandonner. Les cinq prochaines années révèleront qui a fait le choix le plus judicieux.
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