Yandex, le moteur de recherche russe, porte plainte contre Google pour "violation des lois antitrust"
Yandex, le moteur de recherche le plus populaire de Russie, a annoncé avoir porté plainte contre Google. Selon le Wall Street Journal, la société russe accuse la firme de Mountain View de violer les lois antitrust nationales notamment via son système d'exploitation mobile, Android, et demande aux autorités russes d'enquêter.
Wassinia Zirar
Décidément, les enquêtes visant la politique anticoncurrentielle de Google se multiplient. Après la Commission européenne, qui a ouvert une enquête pour abus de position dominante, place à la Russie. A Moscou, c'est le moteur de recherche national, Yandex , ironiquement décrit comme le "Google de la Russie", qui a formulé une demande d'enquête au régulateur antitrust russe, selon le Wall Street Journal.
Les autorités russes doivent désormais déterminer si Google viole les lois anti-monopole en vigueur dans le pays. Plus précisément, Yandex vise le système d'exploitation mobile de Google : Android.
Alors que 86% des smartphones vendus en Russie aujourd'hui, fonctionnent sous Android, Yandex accuse le géant du web de s'imposer comme moteur de recherche par défaut sous Android. Or, cela constitue une violation des lois antitrust russes qui exigent qu'aucun programme ne soit pré-installé dans un smartphone, ou alors que tous le soient afin de laisser le choix à l'utilisateur.
En Russie, Yandex est le premier moteur de recherche, avec près de huit internautes russes sur dix qui l'utilisent. Seulement voilà, sur mobile, les parts de marchés de Yandex se réduisent comme peau de chagrin à quatre mobinautes russes sur dix. Google se défend et explique que tous ses programmes sont déinstallables et remplaçables, mais l'explication ne semble pas convaincre.
Laisser le choix aux fabricants
"Nous croyons que les fabricants de smartphones devraient pouvoir choisir le moteur de recherche qui sera pré-installé sur leurs appareils. Google ne devrait pas empêcher les constructeurs de pré-installer des applications concurrentes", a déclaré le porte-parole de Yandex, Ochir Mandzhikov cité par le Wall Street Journal. Et le porte-parole donne un exemple précis : en 2014, trois fabricants de mobiles russes : Prestigio, Fly et Explay auraient expliqué à Yandex, alors partenaires de long terme, qu'ils ne pourraient plus pré-installer leur moteur de recherche sur les appareils Android après une requête de Google.
En attendant de connaître l'issue de l'enquête, la riposte s'organise à Moscou, Nikolaï Nikiforov, ministre de la Communication, a annoncé que la Russie travaillait au développement de ses propres logiciels en open source pour assurer son "indépendance technologique."
Wassinia Zirar
SUR LE MÊME SUJET
1Commentaire
Réagir