
Fin de l'aventure pour Yves Maître à la tête du constructeur taïwanais HTC. Cet ancien cadre d'Orange (EVP of Consumer Equipment and Partnerships) avait pris la tête de l'entreprise le 17 septembre 2019, avec pour mandat de lui offrir un second souffle à l'ère de la 5G.
Il y sera resté moins d'un an. Cher Wang, la cofondatrice de l'entreprise, reprend le poste de CEO qu'elle avait abandonné l'année dernière. La démission d'Yves Maître se fait pour raisons personnelles, d'après HTC. Les restrictions sur les transports internationaux résultant de la pandémie de Covid-19 ont apparemment été difficiles à vivre pour le Français. Relocalisé à Taïwan après sa prise de fonction, il n'aurait en effet que très peu vu sa famille en un an.
Une situation financière difficile
L'Usine Digitale avait pu s'entretenir avec Yves Maître en début d'année, et il nous avait exposé sa vision pour l'avenir de HTC : miser sur la 5G et sur des partenariats avec les opérateurs télécoms et d'autres acteurs de l'écosystème XR. Nous avions également évoqué la situation financière préoccupante de l'entreprise, mais il s'était voulu rassurant. Cette dernière ne s'est pas améliorée depuis, ses derniers résultats trimestriels faisant état de pertes en augmentation (1,68 milliard de dollars taïwanais, soit environ 52,7 millions d'euros). HTC a par ailleurs connu deux vagues de licenciements au cours des douze derniers mois : une en décembre 2019 et une autre en juin 2020.
L'avenir de HTC semble aujourd'hui toujours aussi incertain. Si l'entreprise possède encore ses propres usines et dispose de réserves financières, son dernier casque de réalité virtuelle, le Vive Cosmos, est selon nos informations un échec commercial. Une situation que la sortie du HP Reverb G2 et d'un hypothétique prochain Oculus Quest ne risque pas d'arranger. Et si HTC refuse d'abandonner le marché du smartphone (il a lancé cet été son premier smartphone 5G, le U20), il n'y est plus qu'un acteur anecdotique.
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