Zebox convie CMA CGM et Meta à exposer leur vision d'un futur digital

Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, Laurent Solly, vice-président Europe de Meta et Antoine Bordes, directeur général de Meta AI, ont échangé ce 7 juillet à Marseille dans les locaux de l’incubateur-accélérateur Zebox sur l’intelligence artificielle et le potentiel du métavers.

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Zebox convie CMA CGM et Meta à exposer leur vision d'un futur digital
Aurore Pullini, directrice adjointe de Zebox, Manuel Davy (Vekia), Antoine Bordes (Meta AI), Rodolphe Saadé (CMA CGM), Jean-Cedric Bekale (TradeIn) et Laurent Solly (Meta Europe).

A la tête de CMA CGM, groupe mondial de solutions de transport-logistique maritime, terrestre et aérien (420 ports desservis sur cinq continents avec 580 navires), Rodolphe Saadé a voulu l’incubateur-accélérateur international Zebox pour Marseille, près du siège de la compagnie.

Il est venu dans ses murs ce 7 juillet pour évoquer avec Laurent Solly, vice-président Europe de Meta et Antoine Bordes, directeur général de Meta AI, les enjeux des technologies d’intelligence artificielle, de réalité virtuelle, de jumeaux numériques et les perspectives du métavers pour penser les métiers de demain... dans le transport-logistique et bien d’autres.

Aider les jeunes à se lancer dans la création d'entreprise

"J’ai souhaité Zebox pour que des jeunes, des entrepreneurs, puissent développer une idée et des outils jusqu’au bout et encourager l’audace et l’esprit entrepreneurial, explique Rodolphe Saadé. Marseille a été le premier. Demain, nous voulons y faire venir des stars de la tech pour qu’elles rencontrent les start-ups et l’écosystème local afin de pousser encore plus toutes les activités du digital à Marseille et croiser les points de vue."

"Nous avons lancé ensuite Zebox en Guadeloupe, parce que nous avons de nombreuses activités dans les Antilles, puis Zebox à Arlington, aux Etats-Unis, près de Washington, pour nous positionner au plus près d’Amazon et y attirer des talents. Nous ouvrirons l’an prochain un quatrième site en Côte d’Ivoire pour que les jeunes Ivoiriens aient aussi l’opportunité de mettre leurs idées d’innovations en pratique"
, poursuit le dirigeant.

"Nous sommes un grand groupe, mais quand on souhaite développer de nouvelles applications, soit on le fait en interne, ça prend du temps et un peu d’argent, soit on collabore avec des start-up. Je n’y vois que des bénéfices. Dans certains cas, elles sont plus agiles, plus innovantes et nous apportent ce qu’on ne peut mener en interne. Si parfois, nous ne parlons pas la même langue, nous partageons la même volonté d’avancer," indique-t-il.

Le PDG de CMA CGM s’est dit convaincu que plus aucune entreprise ne peut aujourd’hui travailler sans digital, encore moins la sienne. "Sans les outils digitaux à notre disposition, nous n’aurions pas accompli tout ce que nous avons fait ces dernières années pour connecter nos navires, tracer nos conteneurs partout où ils sont, utiliser la data… Demain, nous voulons connecter nos avions cargos pour disposer de toujours plus d’informations et mieux les comprendre. Le monde change, il est important de changer avec. Le digital coûte cher, mais nous n’avons pas le choix."

Démultiplier les usages

Le débat n’a pas permis d’entrer dans le fond des technologies dont CMA CGM pourrait avoir besoin à l’avenir pour accentuer encore ses performances, si ce n’est sur l’analyse de données. "Le transport et la logistique peuvent avoir accès à des milliards de données. L’IA peut aider à les analyser afin de mieux comprendre les besoins de nos clients et y répondre, percevoir des tendances", confie Rodolphe Saadé.

Les deux responsables de Meta ont laissé entrevoir des potentialités dans le métavers, qualifiée par Laurent Solly de "grande révolution digitale de même ampleur que l’internet mobile il y a quelques années puisqu’il promet d’avoir les mêmes expériences dans un univers virtuel que dans le monde physique."

Antoine Bordes admet que ce nouvel environnement n’en est qu’à ses "balbutiements", dans les jeux ou la formation, mais qu’il va favoriser l’émergence de nombreuses innovations sur les outils et applications qui permettront de s’y immerger. "Le métavers, c’est se projeter. Il faudra des appareils différents avec beaucoup d’IA pour les concevoir et les utiliser. Avec un casque, vous êtes projeté dans un univers 3D, vous n’êtes plus en 2D, face à un écran, un téléphone, vous êtes dedans. Pour CMA CGM, il sera possible de faire pénétrer virtuellement les équipes à l’intérieur d’un cargo."

"La technologie, la résolution, le poids vont s’améliorer,
souligne le chercheur. Tout sera interopérable et c’est ainsi que les usages se déploieront… Les premiers tests de notre casque de réalité mixte Cambria se dérouleront à la fin de l’année. La troisième génération sera dans les lunettes de réalité augmentée de 70 grammes, portables toute la journée, qui remplaceront le téléphone, l’ordinateur, la TV. On ne sait pas à quel horizon, s’il y aura des obstacles technologiques, on fait beaucoup de recherche... Il faut rester humble dans l’innovation."

La vitesse, un absolu

S’il reconnaît que l’industrie du jeu a toujours eu un coup d’avance dans l’expansion des technologies digitales, Laurent Solly fait état de demandes du monde de la santé pour former des étudiants en chirurgie, de l’industrie du luxe pour transmettre des savoir-faire où que se trouvent les employés. "On ne remplacera pas des activités physiques par des activités virtuelles, mais ces activités virtuelles seront développées là où elles auront une vraie valeur ajoutée."

Dans sa démarche, Meta se dit ouverte aux collaborations avec l’écosystème le plus large. A l’image de sa coopération avec le groupe Luxottica sur les Ray-Ban Stories, 1ère génération de lunettes pour filmer, converser, écouter de la musique... "Nous croyons beaucoup à ces partenariats autour des changements digitaux." Le vice-président de Meta Europe invite d’ailleurs à oser sans limite : "La vitesse est un élément absolument fondamental. Il faut aller vite, faire même si ce n’est pas parfait. Il y a dans la transformation digitale une approche culturelle qui est totalement différente pour penser le temps, aborder la prise de risque… Cela permet d’être toujours en leadership sur l’innovation."

Rodolphe Saadé s’inscrit dans cet état d’esprit puisque le centre de formation et d’innovation Tangram de CMA CGM ouvrira ses portes à Marseille fin 2023 sur 6 000 m2. "Dans ce monde qui bouge vite, notre groupe est souvent impacté par les crises, l’Ukraine, les tensions entre la Chine et les Etats-Unis, les problématiques en Europe... Même avec 150 000 collaborateurs, nous devons rester en mode agile."

Et de poursuivre : "Le digital peut nous aider à basculer plus rapidement dans les nouvelles tendances. Avec Tangram, je veux permettre à des collaborateurs de se former pour devenir des patrons de demain et innover. Nous devons regarder aussi le spatial, réfléchir aux problématiques environnementales pour protéger une planète qui souffre. Je serais heureux que Meta et d’autres entreprises participent à ces nouvelles manières de former. CMA-CGM investit 90% de ses bénéfices dans du développement, de la croissance et la conquête de nouveaux marchés. L’objectif, c’est d’avancer !"

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