Zoom taille 15% de ses effectifs "pour affronter l'environnement économique actuel"
Le spécialiste de la visioconférence Zoom annonce qu'il va supprimer 1300 postes, soit 15% de ses effectifs. Une entreprise tech de plus à licencier pour rectifier le tir après avoir massivement recruté ces dernières années sans s’être assuré que la croissance allait durer.
Dans l’écosystème tech, les recrutements massifs de ces dernières années laissent place à des plans sociaux en série. C’est au tour de Zoom de tailler environ 15% de ses effectifs, licenciant 1300 personnes. Une annonce faite mardi 7 février par le CEO Eric Yuan dans un billet de blog posté sur le site de l’entreprise. "Chaque organisation sera touchée par ces réductions", a-t-il précisé, "notamment les fonctions devenues trop complexes ou redondantes".
Comme Meta, Google ou encore Spotify avant elle, la société s’est justifiée par le fait d’avoir trop embauché ces dernières années. Effectivement, en deux ans, Zoom a triplé ses effectifs pour faire face à une demande propulsée par la pandémie, l’essor du télétravail et des "soirées à distance" entre proches. Sa popularité a augmenté au point que la marque est pratiquement devenue synonyme de visioconférence et la société a connu cinq trimestres consécutifs de croissance à trois chiffres.
Baisse du télétravail, pression de la concurrence et contexte économique défavorable
Le problème, toujours selon le CEO, c’est que ces recrutements ont été réalisés sans que l'entreprise n'ai suffisamment "pris le temps" d'analyser ses besoins et "de s'assurer que sa croissance était tenable".
Celle-ci a effectivement ralentie avec le retour à temps plein ou partiel des employés en présentiel et la fin des confinements, même si Zoom est resté sur une trajectoire ascendante. Ses derniers résultats trimestriels, présentés en novembre, indiquaient des revenus en augmentation de 5% par rapport à l'année précédente, atteignant 1,1 milliard de dollars, les revenus en ligne ayant diminué de 9%, mais ceux des entreprises ayant augmenté de 20%. Zoom avait également déclaré un flux de trésorerie disponible de 272,6 millions de dollars.
Ce serait donc surtout "l’incertitude économique mondiale et ses effets sur les clients" qui ont poussé Zoom à "faire un recalibrage pour pouvoir affronter l'environnement économique actuel", c'est en tout cas ce qu'a fait valoir le dirigeant.
On peut imaginer que l’idée était aussi de faire face à la pression de la concurrence, qui veut elle aussi profiter du marché, notamment le redoutable Microsoft Teams, mais Google avec sa refonte de Meet. Alors que, dans le contexte inflationniste actuel, les entreprises cherchent par tous les moyens à réduire leurs coûts, Zoom craint peut-être qu'elles ne se tournent vers ces options incluses dans des suites bureautiques déjà présentes au sein des organisations.
Énième semaine de licenciements dans la tech
"En tant que CEO et fondateur de Zoom, je suis responsable de ces erreurs et des mesures que nous prenons aujourd'hui – et je veux faire preuve de responsabilité dans mes paroles autant que dans mes actes", a écrit Eric Yuan. Il réduira alors son salaire de 98%, celui des autres dirigeants de l'entreprise de 20%, et tous renonceront à leurs bonus.
Quant aux employés congédiés, ils devraient recevoir jusqu'à seize semaines de salaire et de couverture médicale, ainsi que leur prime de l'année précédente. Ils auront également la possibilité d'acquérir des stock-options et un accès à des services d’accompagnement pour les aider à trouver un nouvel emploi.
Voilà donc une énième semaine de licenciements dans la tech… Celle-ci a commencé avec le plan social de 6650 personnes chez Dell, qui comme IBM, HP ou encore Cisco, subit le recul des ventes de PC. Hier, Ebay a également annoncé son intention de supprimer 500 emplois, soit environ 4% de ses effectifs, le CEO Jamie Iannone ayant décidé de procéder à ces réductions "après avoir examiné l'environnement macroéconomique mondial des derniers mois".
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