
Lancé en janvier 2015 à Nairobi, Uber a eu le temps de faire le constat que l’exigence d’un paiement par carte bancaire réduisait la cible à sa portion congrue. Au Kenya comme dans la très grande majorité des pays africains, la faible bancarisation et le nombre encore plus faible de possesseurs de cartes bancaires réservait de fait l’offre à une population CSP++, en outre généralement dotée de voitures… et de chauffeurs. Ce qui fait perdre presque tout intérêt au service.
Nairobi, you asked and we listened. Starting today you will be able to use Uber with CASH or MPESA! #UberKenya #UberNairobiLaunch #RideOn
— Uber Kenya (@uber_kenya) 5 Juin 2015
"Nairobi, vous avez demandé, nous avons écouté", tweetait donc Uber le 5 juin pour annoncer cette petite révolution dans son offre: la diversification des moyens de paiement.
Mpsea : incontournable au Kenya
Largement concurrencé au Kenya par des clones comme EasyTaxi (moins cher et acceptant le paiement cash) et, plus récemment, AIG, Uber a rapidement réagi en s’adaptant. La filiale locale de la société californienne vient donc d’annoncer qu’après Hyderabad en Inde, Nairobi devenait la deuxième ville où l’application offre une option "paiement en espèces", ainsi que le recours à la plateforme de paiement mobile star développée au Kenya, Mpesa.
La réalité est qu'au Kenya, aucun service de ce type ne peut plus faire l’économie d’intégrer le paiement mobile Mpesa. Avec 19 millions d’utilisateurs et un taux de pénétration de plus de 70%, ce système mobile de transfert d’argent lancé par Safaricom (qui en a depuis perdu l’exclusivité suite à un jugement de l’autorité kenyane de la concurrence) est devenu incontournable.
Au lancement en janvier, la blogosphère kenyane bruissait des critiques sur le mode de paiement d’Uber. Kwachanya demandait carrément – entre autres critiques sur l’adaptation du modèle - "quel intérêt, sans Mpesa ?".
Le test est d’autant plus intéressant pour Uber que Mpesa a depuis fait son chemin à l’international (de l’Egypte à l’Afrique du Sud et de l’Inde à la Roumanie) et que cette évolution pourrait provoquer des répliques dans d’autres pays.
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