
On entend souvent parler français à Tel-Aviv, surtout l’été, lorsque les touristes prennent d’assaut les plages du littoral... mais aussi de plus dans les salons high-tech de la ville aux 5000 start-up. Cette année, plus de 400 Français se sont déplacés au DLD qui se déroule ces 27 et 28 septembre. Ils étaient déjà 300 l’année dernière.
La grand-messe de la tech israélienne s’est imposée comme un événement majeur, "parmi les cinq rendez-vous internationaux incontournables", affirme François Matraire, directeur du pôle business à l’ambassade de France en Israël. L’année dernière, l’ex-ministre de l’Economie, Emmanuel Macron avait fait le déplacement pour "apporter un souffle nouveau" aux échanges franco-israéliens. Cette année Axelle Lemaire, "est là pour enfoncer le clou", selon le diplomate.
Le serial entrepreneur frano-israélien Jérémie Berrebi et Axelle Lemaire sur le salon DLD à Tel-Aviv le 27 septembre 2016 :
Attirer les talents
"Nous avons pris des rendez-vous avec notamment l’université Technion à Haïfa et échangé avec de très nombreuses personnes, y compris des grands groupes français et américain. Tel-Aviv, c’est un peu l’anti-chambre de la Silicon-Valley", Christophe Raix, Co-fondateur de Scortex (Paris).
"On sent ici un dynamisme incroyable, on est très bien accueilli et les accès sont simplifiés. Nous prenons de très bons contacts, des rendez-vous. On verra par la suite", Cloderic Mars, CTO de Craft Al (Paris).
"Pouvoir pénétrer le marché français serait une réelle opportunité pour nous, non seulement d’avoir accès à un marché national neuf fois plus grands que celui d’Israël mais aussi de rentrer en Europe", May Michelson, co-fondatrice de Payley (Tel-Aviv).
En trois jours de visite officielle, Axelle Lemaire s’est aussi rendue à Haïfa, à Nazareth et dans les Territoires palestiniens. Elle assure que les discussions qui y ont eu lieu et les prises de contact seront "analysées et suivies d’effets" une fois qu'elle sera rentrée à Paris.
Son objectif principal est d’attirer les talents, "c'est le nerf de la guerre." Pour cela elle met en avant le "French Tech Ticket", destiné à encourager les jeunes pousses mondiales à s'installer dans l'Hexagone. Vingt-sept start-up israéliennes et trois palestiniennes ont été sélectionnées pour en bénéficier et être accueillies en France dans les meilleures conditions. Au total, 200 entreprises devraient profiter du précieux sésame, mais la secrétaire d'état dit vouloir aller plus loin : "J’ai demandé au Président de la République d’élargir leur nombre, ma volonté est d’attirer 2000 start-up." Pour les professionnels israéliens, Paris est une opportunité pour pénétrer le marché européen, même si la priorité reste Berlin ou Londres.
Prendre des risques
Mais Axelle Lemaire avait aussi fait le déplacement pour s’inspirer des recettes de la Start-Up nation. "Ce qui m’impressionne ici, c’est la capacité des Israéliens à intégrer l’inconnu et à prendre des risques. Des domaines où les Français doivent encore faire des efforts", confie-t-elle. Selon Jérémie Berrébi, le serial entrepreneur franco-israélien avec qui Axelle Lemaire a longuement échangé, "la France a des atouts de tout premier plan et n’a rien à envier à Israël." Mais il ajoute tout de même que les deux pays peuvent être complémentaires : "Israël offre sa grande force technologique et la France sa créativité ainsi que son expertise sur le terrain."
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