A travers ses brevets, Magic Leap préfigure une réalité augmentée au rendu plus naturel

On en sait un peu plus sur la philosophie et l'approche technique du projet Magic Leap, dans lequel Google et Qualcomm ont investi en octobre 2014, et qui vise à faire naître une réalité augmentée "cinématique". Un brevet lève le voile sur le travail de la start-up.

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A travers ses brevets, Magic Leap préfigure une réalité augmentée au rendu plus naturel

Depuis qu'un groupe d'investisseurs, dont Google et Qualcomm, ont financé ses recherches à hauteur de 550 millions de dollars, la start-up Magic Leap intrigue. Celle qui a l'ambition de faire émerger une "réalité cinématique" reste discrète sur ses travaux. Jusque-là, seuls quelques teasers énigmatiques, voire poétiques, ont permis d'en savoir plus sur ses projets.

Un brevet déposé par le fondateur de la start-up Rony Abovitz a été publié par l'United States Patents and trademarks Office. Ce document de 180 pages permet de mieux comprendre la philosophie et les options techniques suivies par l'équipe de Magic Leap.

des guides d'ondes pour faire surgir des images dans le monde réel

On savait déjà que la réalité cinématique de Magic Leap combinait réalité virtuelle et réalité augmentée, pour permettre aux utilisateurs de voir des images et informations contextuelles apparaitre dans leur champ de vision. Le cœur de la technologie est un duo de "guide d'ondes", qui, associé à une source de rayonnement électromagnétique, permet de former des images en sur-impression de ce que voit l'utilisateur dans le monde réel. Une partie du dispositif serait concentrée dans une épaisse paire de lunettes reliée par fil à un boitier à porter sur soi. Une façon de générer une réalité augmentée au rendu plus naturel et moins fatiguant pour les yeux qu'un écran classique. Reste à mettre au point ce procédé technique extrêmement complexe.

Pour une immersion totale, Magic Leap prévoit de combiner plusieurs technologies existantes : détection des mouvements, de la position des mains et du visage, de la direction du regard (pour transformer le corps en outil de contrôle de l'interface, à la Leap Motion ou Real Sense d'Intel) ; reconnaissance des objets et de l'environnement (une combinaison d'Echo, de Firefly d'Amazon et du projet Tango de Google) ; alimentation d'une base de données géante sur les lieux du monde réel (à la Google Maps ou Foursquare). L'objectif, c'est que les informations présentées à l'utilisateur soient les plus pertinentes possibles et que les formes en surimpression épousent les contours du monde réel.

une piste pour le futur des google glass ?

Dans le document transmis au bureau américain des brevets, Magic Leap dresse une liste d'usages possibles de sa technologie : dans une salle d'opération, pour guider les chirurgiens ; dans une auto, pour afficher les informations de conduite ; au supermarché, pour égrener la liste de course et se guider dans les rayons ; à la maison, pour piloter les équipements de la smart home… Rien de totalement inédit ou non couvert par les lunettes de réalité augmentée actuelles. C'est le mode d'affichage, à la fois plus naturel et spectaculaire, qui constitue la principale innovation.

Etant donné les liens unissant Google à Leap Motion, on ne peut s'empêcher de penser que la réalité augmentée façon Magic Leap constitue peut être la prochaine étape du développement des Google Glass. D'autant plus que les lunettes connectées de Google s'apprêtent à clore leur phase d'expérimentation pour ouvrir un nouveau chapitre, davantage tourné vers le grand public. Les deux démarches vont-elles converger ? Facebook poursuit-il le même but avec le spécialiste de la réalité virtuelle Oculus Rift ? Réponse dans les prochaines années.

Sylvain Arnulf

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