Amazon, Google, Microsoft et Taboola paient pour qu'Adblock Plus affiche leurs pubs
Google, Taboola, Amazon, Microsoft... Tous paient pour que leurs contenus publicitaires ne soient pas bloqués par les extensions anti-pub des navigateurs internet. Une pratique susceptible de faire polémique à la fois auprès des internautes et des annonceurs, dont le modèle économique est directement mis en péril par celui des éditeurs de ces logiciels.
Julien Bergounhoux
La controverse sur le modèle économique des logiciels et extensions anti-pub pour navigateurs n'est pas nouvelle. On savait déjà qu'Adblock Plus, le plus célèbre d'entre eux (plus de 50 millions d'utilisateurs), permet à des entreprises de figurer sur une liste blanche, non-filtrée, moyennant finance.
Mais on ne connaissait pas les sociétés profitant de cette offre. Dans un article du 1er février, le Financial Times affirme que Google, Amazon, Microsoft et la plate-forme de publicité Taboola font parties des entreprises qui paient Adblock Plus pour figurer sur cette liste.
Un enjeu financier majeur
Cette nouvelle n'est pas étonnante dans la mesure où l'usage de logiciels de filtrage de publicité, qui a augmenté de 70% en 2014 d'après Adobe et PageFair, représente une menace sérieuse pour le marché de la publicité en ligne, qui est estimé à 120 milliards de dollars par an.
Le postulat de base de la liste blanche est qu'elle permet à des fournisseurs de contenus publicitaires respectueux du web et des internautes (i.e. suivant un certain nombre de règles) de ne pas se voir bloqués sans raison. Les petits acteurs peuvent y figurer gratuitement, mais les grandes entreprises doivent monnayer leur entrée. Les internautes peuvent manuellement modifier les réglages de l'application pour bloquer même la liste blanche, mais peu d'entre eux le font.
Un rôle de régulateur illégitime ?
Le coût de ces accords n'est pas connu, mais d'après le FT, Eyeo, l'entreprise allemande éditrice d'Adblock Plus, demanderait 30% des revenus générés par les contenus pour les débloquer.
Reste à savoir si Eyeo où les autres éditeurs de logiciels anti-pub ont la légitimité nécessaire pour décider de quelles pubs "respectent les internautes" peuvent apparaître sur le web ou non. D'autant que nombre de sites se reposent en grande partie, si ce n'est exclusivement, sur la pub pour générer des revenus. Eyeo a d'ailleurs déjà été assigné en justice par des entreprises allemandes en 2014, et pourrait bientôt l'être en France.
Julien Bergounhoux
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