
Transitoire ? Éphémère ? Fugace ? On a le choix pour traduire ce que l’Agence américaine Darpa appelle "transient electronics". Autrement dit, des dispositifs électroniques qui, en plus de réaliser parfaitement leur fonction - capter, traiter ou transmettre des informations - se détruisent tout seul après un certain temps. Quand ils ne sont plus utiles, ou bien quand ils risquent de tomber entre des mains hostiles.
Les perspectives d’utilisation sont larges, depuis le réseau de capteurs, mis en place pour une durée limitée et qui se décomposent naturellement dans l’environnement, jusqu’à des dispositifs médicaux implantables dans le corps et qui pourraient s’y dissoudre après usage.
Concours d’idées
Le vendredi 14 février prochain, la Darpa organise un "Proposer’s day", une journée au cours de laquelle des chercheurs seront invités à proposer des idées et des projets pour mettre au point cette électronique éphémère. Le programme VAPR (Vanishing Programmable Ressources), suppose de lancer des recherches dans tous les domaines, depuis les matériaux de base jusqu’à la conception des systèmes. Car les premiers développements sur une électronique qui s’autodétruit ont porté sur l’utilisation de polymères plus ou moins d’origine biologique, dont les performances électroniques sont très faibles, souligne la Darpa.
Les chercheurs vont donc devoir faire preuve d’imagination. IBM a déjà répondu à l’appel, en signant un contrat pour étudier un système de destruction des circuits électroniques par envoi d’un signal radio. L’idée est de réduire en poudre le substrat en verre, en déclenchant à distance sa destruction grâce à une sorte de fusible ou de mince couche métallique.
Thierry Lucas
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