Avec 3 milliards d’euros investis dans ses data centers européens, Google se pose en champion de la greentech
15 milliards d'euros. C’est le montant des investissements de Google dans l'infrastructure internet européenne depuis 2007. La firme de Mountain View, qui cible notamment les pays nordiques, se positionne en leader de l’économie numérique responsable sur fond de polémiques récurrentes en Europe comme aux Etats-Unis.
L’annonce vient de Sundar Pichai, ce 20 septembre 2019. Le CEO de Google a profité de son passage à Helsinki et de sa rencontre avec le Premier ministre finlandais, Antti Rinne, pour annoncer un investissement de 3 milliards d'euros pour déployer ses data centers en Europe au cours des deux prochaines années. Cela porte l’investissement total de Google dans l'infrastructure internet européenne à 15 milliards d'euros depuis 2007. "Nos investissements génèrent une activité économique pour la région et soutiendront plus de 13 000 emplois à plein temps dans l'UE chaque année", explique Sundar Pichai, qui s’appuie sur une étude publiée par Copenhagen Economics.
La Finlande, pays de prédilection de Google
Une bonne nouvelle, notamment pour la Finlande : Google prévoit d'y injecter 600 millions d'euros supplémentaires en 2020, en particulier sur le site d’Hamina, et d'y créer par conséquent environ 4300 emplois par an. Google a, depuis 2009, investi 1,6 milliard d'euros dans ces mêmes infrastructures. "Les pays nordiques sont d'excellents exemples de la manière dont Internet peut contribuer à la croissance économique", poursuit-il.
Autre facteur qui justifie selon Google de s’intéresser de près à ces territoires. 1% de la population finlandaise bénéfice d’une formation à l'intelligence artificielle… Autant de compétences hautement stratégiques pour le géant de la Silicon Valley, qui s’intéresse de près aux ressources européennes. Il a ainsi lancé Grow with Google, un ensemble de formations gratuites conçues pour aider les personnes en recherche d’emploi ou d’extension de compétences.
"Au cours des 10 à 15 prochaines années, 90% des emplois nécessiteront un certain niveau de compétences en informatique", explique Google. Google.org, son entité philanthropique, a par ailleurs accordé une subvention de 2 millions de dollars à Nesta, une fondation basée à Londres et orientée sur l'innovation, pour financer des formations dans les pays du Nord de l'Europe, ainsi qu'aux Pays-Bas et en Belgique.
18 nouveaux contrats énergétiques dans l'éolien et le solaire
Le dirigeant a par ailleurs mis l’accent sur la dimension durable de ces infrastructures. Près de la moitié des mégawatts seront produits en Europe via 10 nouveaux projets d’énergie renouvelable. "Ces accords stimuleront la construction de plus d'un milliard d'euros de nouvelles infrastructures énergétiques dans l'UE, ajoute Sundar Pichai, qui cite "un nouveau projet éolien offshore en Belgique, cinq projets solaires au Danemark et à deux projets éoliens en Suède".
En Finlande, deux nouveaux projets éoliens devraient permettre de doubler la production d’énergies renouvelables afin d’alimenter "la quasi-totalité de la consommation d'électricité" des data centers implantés. En tout, la société californienne a annoncé 18 nouveaux contrats énergétiques dans l'éolien et le solaire, qui vont augmenteront de 40% son parc renouvelable, pour atteindre un total de 5 500 mégawatts.
Refroidissement des data centers grâce à l'eau de mer
Toujours en Finlande, Google vante par exemple le système de refroidissement des data centers – qui utilisent l'eau de mer du golfe de Finlande afin de réduire la consommation d'énergie – pour justifier son choix. Un avantage certain, même si de nombreux observateurs relèvent que c’est davantage l’emplacement du site d’Hamina, à proximité de la frontière russe, qui pourrait avoir séduit Google. Cette annonce fait écho au 1 milliard d'euros injectés en mai dernier dans le site d’Agriport, aux Pays-Bas, autre région marquée par un fort développement des parcs éoliens à grande échelle. En deux ans, l’investissement de Google aux Pays-Bas s’élève à 2,5 milliards d’euros.
Si Google se positionne à la fois en leader de l’économie numérique responsable et en pourvoyeur de compétences digitales, cette annonce s’inscrit dans un contexte particulier pour le géant de la tech. Mis en cause pour avoir réalisé des enregistrements vocaux réalisés par Google Assistant, le mastodonte de la tech continue de s'attirer les foudres des pouvoirs publics aux Etats-Unis mais aussi en Europe. Il y a quelques jours, il a accepté de verser 500 millions d'euros pour mettre fin aux poursuites pour fraude fiscale aggravée engagées contre lui en 2015 par le parquet national financier français, auxquels s'ajoutent 465 millions de taxes additionnelles. Et des enquêtes sont toujours en cours.
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