Deliveroo creuse ses pertes et envisage de quitter les Pays-Bas

Les pertes de Deliveroo se creusent au premier semestre 2022 puisqu'elles s'élèvent à 147,3 millions de livres sterling, contre 96 millions l'année précédente. L'entreprise de livraison de repas souffre en raison de la fin des mesures de restriction prises contre le Covid-19 et de l'inflation. Dans ce contexte difficile, Deliveroo envisage de quitter les Pays-Bas, un marché qui lui rapporte très peu.

Partager
Deliveroo creuse ses pertes et envisage de quitter les Pays-Bas

Deliveroo a enregistré des pertes avant impôts en progression de 54% sur un au premier semestre. Elles s'élèvent à 147,3 millions de livres sterling (174 millions d'euros), contre 96 millions de livres l'année précédente. Ces pertes sont principalement dues à l'augmentation des dépenses en marketing et en frais généraux, a expliqué l'entreprise le 10 août à l'occasion de la présentation de ses résultats.

Faible croissance des revenus

Les revenus de la société ont grimpé de 12% pour atteindre 1 milliard de livres sterling (1,18 milliard d'euros). Toutefois, cette croissance est beaucoup plus lente que celle enregistrée au premier semestre 2021 où elle était de 82% par rapport à l'année précédente. Autre donnée importante pour la plateforme de livraison : la valeur brute des transactions, qui permet de mesurer la valeur totale des repas commandés et livrés, augmente de seulement 7% pour atteindre 3,6 milliards de livres sterling (4,2 milliards d'euros).

Après une période plutôt prospère pour les entreprises de livraison de repas, le marché devient plus compliqué. La fin des restrictions liées à la pandémie de Covid-19 (les gens privilégient la sortie au restaurant à la commande d'un repas à domicile) et l'inflation croissante bousculent ces acteurs de la livraison. Avec des pertes qui se creusent et une croissance des revenus qui ralentit, Deliveroo revoit sa stratégie.

Deliveroo envisage de quitter les Pays-Bas

L'entreprise envisage de se retirer des Pays-Bas, après avoir déjà quitté deux autres pays européens : l'Allemagne et l'Espagne. Deliveroo explique que les Pays-Bas représentent seulement 1% de la valeur brute des transactions. Pour parvenir à améliorer sa position sur ce marché, sur lequel sont présents Just Eat Takeaway et Uber Eats, la plateforme devrait débourser des sommes conséquentes.

Dans ce contexte, Deliveroo a annoncé débuter une consultation sur la proposition de cesser ses opérations aux Pays-Bas. La plateforme ajoute qu'aucune décision finale n'a été prise mais "si nous décidons de quitter ce marché à la fin du processus de consultation, nous anticipons une fin des opérations vers la fin du mois de novembre."

Un précédent espagnol

Il convient de préciser que le statut des livreurs Deliveroo est scruté de près la justice néerlandaise. La cour suprême, qui semble pencher en faveur du constat que les livreurs sont des salariés et non des indépendants, doit rendre sa décision finale le 23 décembre 2022. Ce ne serait pas la première fois que l'entreprise britannique quitte un marché en raison de la pression réglementaire, puisque Deliveroo a quitté l'Espagne suite à l'entrée en vigueur d'une loi favorable aux livreurs.

Les politiques vont devoir se saisir de ce sujet : les livreurs sont-ils des salariés où peuvent-ils rester indépendants comme le préconisent ces plateformes ? S'ils sont indépendants, peuvent-ils toutefois bénéficier de certaines protections inhérentes au statut de salarié ? S'ils sont définis comme étant des salariés, il est probable que certaines plateformes devront revoir leur business model qui ne semble pas viable dans ces conditions. Cela passe par une augmentation du prix des courses. Les clients seront-ils prêts à pays plus cher ? Pour l'instant, Deliveroo préfère quitter des marchés plutôt que d'envisager une augmentation de ses prix.

SUR LE MÊME SUJET

Sujets associés

NEWSLETTER L'Usine Digitale

Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.

Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes...

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

ARTICLES LES PLUS LUS