
C’est dans une interview à Libération le lundi 27 février 2017 qu’Axelle Lemaire a annoncé sa démission du gouvernement. A deux mois du premier tour des élections présidentielles 2017, la secrétaire d’Etat en charge du Numérique et de l’Innovation a choisi de rejoindre l’équipe de campagne de Benoît Hamon. Nommée la veille Responsable Innovation 2025 par le candidat à la Présidence de la République, elle dit "se sentir plus utile en dehors du gouvernement qu'à l'intérieur". Mais que faut-il retenir de son passage au Ministère ?
Un bilan mitigé
Bien sûr, ce que l’on retiendra avant tout d’Axelle Lemaire, c’est la French Tech, initiée par Fleur Pellerin, et dont elle a pris le relais en 2014 au moment de sa nomination. Parmi les autres chantiers, elle met en avant : la loi pour une République numérique, le plan 'France très haut débit', la grande école du numérique, la stratégie France intelligence artificielle. Un bilan qu’elle avait exposé en détail lors d’un déjeuner avec la presse à Las Vegas à l’occasion du CES 2017 en janvier, parlant alors également d’autre dispositifs en faveur de l’entreprenariat en France. Et de citer alors le Crédit d’impôt recherche, crédit d’impôt sur le statut de jeune entreprise innovante, crédit d’impôt innovation, le Compte PME innovation…
Mais elle remet en cause le budget actuel dédié au Numérique et à l’innovation : "Nous consacrons 2,2% de notre budget national à la recherche et développement. On est loin des pays les plus innovants du monde, dont les pays d'Europe du Nord, qui ont à la fois un niveau élevé de dépenses publiques et d'innovation", indique-t-elle dans l’interview. Au-delà des chantiers cités plus hauts, Axelle Lemaire n’aura pas eu le temps de lancer officiellement le programme French Tech Diversité dont le lancement est prévu le 2 mars 2017, ni de prendre à bras le corps de la transformation numérique des PME. La faute au budget ou à son agenda chargé de mère de famille ? "(...), je suis mère de trois enfants en bas âge. Le dernier né lorsque j’étais en fonction. Alors non, tout cela ce n’est pas compatible. Je dois faire un choix (...) A ce poste, j’ai toujours essayé d’être entière. Si je suis là, c’est pour agir. Je pense avoir rempli ma mission au gouvernement", lance-t-elle dans la même interview.
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