En provoquant en duel Marc Simoncini sur Twitter, Alain Afflelou s'est visiblement trompé de terrain. Le dirigeant et fondateur de la célèbre chaîne d'opticiens a en effet interpellé le web-entrepreneur à l'origine du site de rencontres Meetic mais aussi de Sensee, spécialisé... dans la ventes de lunettes à prix cassé. Un nouveau concurrent numérique que n'apprécie par vraiment l'acteur traditionnel :
Mais @marcsimoncini apparemment Opticien, ce n'est vraiment pas son métier. Au fait, c'est quoi son métier?
— Alain Afflelou (@alain_afflelou) 10 Juin 2015
Mais Marc Simoncini, qui a créé son compte Twitter en 2009, semble mieux maîtriser les réseaux sociaux et leurs codes pour faire monter le (bad) buzz. Première étape : décridibiliser son adversaire en lui répondant sur le fond. Il cite ainsi deux exemples d'entreprises, Uber et Free, dont les fondateurs n'étaient ni chauffeur de taxi, ni opérateur télécoms...
Ho la boulette de #sensee ! Evidement #UBER a été lancé par un taxi et @Xavier75 bossait à France Télécom ! https://t.co/o8Le5KCXVg
— Marc Simoncini (@marcsimoncini) 10 Juin 2015
Deuxième étape : achever son opposant en créant un hashtag dédié, ici #ParleCommeAlainAfflelou, en se mettant au passage dans la poche les twittos, qui apprécient contribuer à ces mots clés participatifs. L'idée, simple mais efficace, consiste à souligner que les perturbateurs qui menacent aujourd'hui les entreprises établies dans n'ont souvent pas été créées par des pros du domaine qu'elles attaquent. Marc Simoncini donne "C'est un concessionnaire Peugeot qui a lancé #Tesla" comme exemple pour lancer le mouvement, le tout en imaginant un faux jeu concours où le meilleur tweet gagnerait une chiffonnette de la marque de ce trublion des lunettes bon marché.
#ParlecommeAlainAfflelou et gagne une chiffonnette #Sensee ! "C'est un concessionnaire Peugeot qui a lancé #Tesla" pic.twitter.com/Il2XhGRhzP
— Marc Simoncini (@marcsimoncini) 10 Juin 2015
/p>Le hashtag connaît rapidement un petit succès avec une série de confrontations originales entre Pôle Emploi et LinkedIn, les 3 Suisses et Amazon ou encore entre Dodo la Saumure et Meetic...
"C'est un conseiller @pole_emploi qui a lancé #LinkedIn " #ParlecommeAlainAfflelou cc @marcsimoncini
— Tom Benattar (@TomBenattar) 10 Juin 2015
@marcsimoncini #ParlecommeAlainAfflelou c'est un employé des 3 suisses qui a créé @amazon
— patrick ? (@pdezaret) 10 Juin 2015
@marcsimoncini C'est Dodo la Saumure qui a créé Meetic #ParlecommeAlainAfflelou
— Hbrauny (@Hbrauny) 10 Juin 2015
En réponse à la remarque de Marc Simoncini, Alain Afflelou semble sous-entendre que Free et Uber ne peuvent être brandis en exemples d'immenses réussites. En réalité et après les explications de l'équipe de communication d'Afflelou, il voulait mettre en avant que Free et Uber étaient bien d'immenses réussites... contrairement à Sensee. Un message que certains followers et Marc Simoncini n'auraient donc pas bien compris... un peu flou Afflelou. Pour rappel, Iliad (maison-mère de Free) a réalisé un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros en 2014 et l'opérateur a déjà conquis près de 16 millions d'abonnés dans le fixe et 10 millions dans le mobile. Uber, de son côté, a été valorisé 40 milliards de dollars après une levée de fonds réalisée en décembre 2014...
@marcsimoncini @Xavier75 C'est vrai #Uber et #Free immenses réussites, bravo, #sensee ... no comment.
— Alain Afflelou (@alain_afflelou) 10 Juin 2015
Au lendemain de cette passe d'armes numérique, Alain Afflelou a tenté d'apaiser cette discussion en proposant une rencontre "à l'ancienne" autour d'un repas ou d'un verre. Et l'histoire se termine bien puisque Marc Simoncini a accepté cette proposition.
Ok merci pour la leçon je la retiendrai si M Simoncini le veut bien on peut continuer le cours autour d'un repas ou d'un verre. Il choisit.
— Alain Afflelou (@alain_afflelou) 11 Juin 2015
@marcsimoncini Top merci c'est réciproque
— Alain Afflelou (@alain_afflelou) 11 Juin 2015
A l'image des taxis qui vivent difficillement la concurrence d'Uber, cet échange prouve une fois de plus que les acteurs tradionnels apparaissent complètement déstabilisés par ces start-up qui révolutionnent leurs business. Mais, comme Airbus face à SpaceX, la bonne réaction serait sans doute de se remettre en question plutôt que de défendre becs et ongles des modèles voués à disparaître.
Julien Bonnet
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