
[Actualisation - 18h] : Google précise ne pas transmettre directement ces informations à la police. Les images transitant par Gmail et représentant des abus sexuels sur des mineurs (identifiées automatiquement par le programme évoqué dans l'article ci-dessous) et les informations sur l'individu souhaitant les partager sont transmises au National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC). En fonction des éléments reçus, cet organisme décide ou non de prévenir la police.
C'est un fait divers qui fait beaucoup parler. Fin juillet, un Américain de 41 ans a été arrêté au Texas pour avoir partagé des images pédopornographiques. Une affaire (malheureusement) classique... si ce n'est que cet individu n'a pas été repéré directement par la police, il a été dénoncé par le fournisseur de son service de messagerie, un certain Google.
Google, lanceur d'alerte
La télévision locale qui a révélé cette affaire a interrogé le détective en charge de l'enquête. Dans le reportage, le policier explique que sans l'aide de Google, il n'aurait pas pu accéder à ces contenus mais, qu'une fois prévenues, les autorités ont pu retrouver des images pédopornographiques sur sa tablette et son smartphone.
On dispose toutefois de peu de détails concernant les procédures suivies par Google pour identifier le caractère illégal des images transmises via Gmail. "Je ne sais vraiment pas comment ils font leur travail. Mais je suis content qu'ils le fassent", s'est contenté de répondre le détective, alors que le géant du numérique américain n'a pas souhaité répondre aux questions de la chaîne de télévision.
rapports entre fournisseurs de services et la justice
En pleine crise de confiance sur le respect de la vie privée depuis les révélations de l'ex-agent de la NSA Edward Snowden, le sujet est délicat. Dans une vidéo publiée fin mars 2014 pour rassurer le grand public, Google expliquait comment il répondait aux demandes de la justice américaine pour obtenir des données personnelles d'un utilisateur donné. Mais, dans cette dernière affaire, c'est directement l'entreprise qui a alerté les autorités.
Dans une tribune publiée en juin 2013 par le Telegraph, le directeur juridique de Google explique notamment que le groupe s'est engagé contre la pédopornographie et utilise, depuis 2008, un programme relié à une base de données d'images d'abus sexuels sur des enfants. Ce programme, qui serait partagé par de nombreux autres fournisseurs de services web comme Yahoo! ou Microsoft, scanne ensuite les mails à la recherche de ces contenus illégaux.
Les contenus doivent respecter la loi
Les conditions d'utilisations de Google sont d'ailleurs plutôt claires sur ce point : "Nos systèmes automatisés analysent vos contenus (y compris les e-mails) afin de vous proposer des fonctionnalités pertinentes sur les produits, telles que des résultats de recherche personnalisés, des publicités sur mesure et la détection des spams et des logiciels malveillants. Cette analyse a lieu lors de l'envoi, de la réception et du stockage des contenus". Et également : "Nous pouvons être amenés à vérifier les contenus pour s’assurer de leur conformité à la loi ou à nos conditions d’utilisation".
Julien Bonnet
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