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Crise grecque : le bitcoin devient une valeur refuge

Le bitcoin est en plein boom en Grèce : le volume d'échange de cette monnaie numérique y a bondi de 300% au mois de juin.

Alors que l'avenir du pays est incertain, après l'échec des négociations le 27 juin avec l'Eurogroupe, certains Grecs préfèrent placer leurs économies dans cette devise digitale et décentralisée, mais très volatile, plutôt que dans les banques locales, proches de la faillite.

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Crise grecque : le bitcoin devient une valeur refuge

Les échanges de bitcoins ont crû de 300% en Grèce depuis le début du mois de juin, alors qu'une sortie du pays de la zone euro, impensable il y a quelques semaines, pourrait se dessiner. Pourquoi ce boom ? Les Grecs tremblent pour leurs économies, amaigries par cinq années de crise financière. Plutôt que de confier leur pécule aux banques, certains préfèrent le placer dans cette monnaie virtuelle, qui n'est contrôlée par aucun Etat.

Mais le bitcoin est encore loin d'avoir acquis le statut de valeur refuge : il n'est accessible qu'aux 67% des Grècs qui avaient déjà utilisé Internet en 2014 (et ils sont bien entendu nettement moins nombreux à connaître l'existence et le fonctionnement de cette devise numérique).

Un placement risqué

Ce placement reste par ailleurs un choix risqué : il est utilisé par certains financiers comme un outil de spéculation. Son cours par rapport au dollar est même annoncé une fois par jour à 11 heures à la Bourse de New York depuis le 20 mai 2015. La valeur de la monnaie virtuelle a beaucoup baissé depuis janvier 2015 : un bitcoin valait alors près de 800 euros, contre 250 environ fin juin 2015.

Mais la situation économique de la Grèce est, elle aussi, incertaine : l'échec des négociations le 27 juin avec l'Eurogroupe, qui devait lui prêter 7,2 milliards de dollars pour rembourser ses créanciers (le pays doit notamment verser 1,6 milliard d'euros au FMI le 30 juin), est un coup dur. Pour éviter que les habitants ne se ruent aux guichets des banques pour récupérer leur épargne en monnaie, les établissements financiers sont même fermés du 29 juin au 7 juillet, lendemain du référendum qui décidera si la Grèce suivra ou non les préceptes de la troïka, en échange de ses fonds.

Des atouts pour séduire

Le bitcoin a donc des atouts pour séduire : son réseau d'utilisateurs est anonyme. Les devises peuvent être facilement transférées d'un pays à l'autre, sans vérification des établissements financiers, alors que le gouvernement local vient justement de décider de contrôler les mouvements de capitaux vers l'international.

Ces transferts de fonds peuvent être réalisés sans passer par de coûteux intermédiaires, comme Western Union, qui prélève 8 euros pour une transaction de 100 euros de la Grèce vers la France.

un système transparent


Le fonctionnement du système est transparent, contrairement à celui des banques, dont l'avenir dépend de décisions prises par Bruxelles : l'ensemble des échanges en bitcoin sont inscrits sur un registre numérique, présent de manière décentralisée sur tous les ordinateurs des membres du réseau. Chaque fois qu'une nouvelle opération est effectuée, elle est inscrite immédiatement sur ledit registre. Le système permet à cet "historique du bitcoin" d'être (quasiment) impossible à hacker : il faudrait que les pirates informatiques aillent sur tous les ordinateurs où est enregistré le document virtuel pour en modifier les codes. Le programme qui permet l'écriture sur le registre est baptisé la "blockchain".

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, ne sait plus sur quel pied danser. D'un côté, il milite contre la mise en place d'une monnaie digitale décentralisée, qui ne soit pas contrôlée par un Etat. Pourtant, il affirme dans un post de blog que la technologie qui sous-tend le bitcoin pourrait être réutilisée par les pays membres de ma zone euros, notamment pour limiter la déflation.


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