CSF numérique de confiance : accélérons sur des solutions numériques françaises et européennes !
Dans un contexte géopolitique tendu autour du rôle stratégique des acteurs du cloud, aussi bien en matière de stockage de données que de puissance de calcul, le Gouvernement met en place un comité stratégique de filière pour structurer le secteur du numérique en France. Dans cette tribune, Godefroy de Bentzmann et Pierre-Marie Lehucher, co-présidents du syndicat professionnel Numeum, exposent les quatre objectifs qu'ils jugent prioritaires.
Le Gouvernement a lancé un 20ème comité stratégique de filière – le CSF Numérique de confiance – pour structurer le marché français sur de nombreux sujets d’usages et de technologies du moment. Il s’agit d’une opportunité majeure pour remettre à plat notre politique en matière de souveraineté numérique qui ne saura d’ailleurs être affirmée sans le développement de solutions innovantes et performantes.
Quatre objectifs doivent selon nous être adressés en priorité : rendre cette souveraineté numérique plus lisible, la soutenir par la commande publique, la mettre au service de notre ambition écologique et la faire passer à l’échelle européenne.
Numeum soutient ce nouveau comité de filière
La préfiguration de ce CSF a été confiée par le Gouvernement à Michel Paulin d’OVHCloud, membre du conseil d’administration de Numeum. Une politique industrielle qui se construit à partir des besoins de nos entreprises est nécessaire pour faire converger les points de vue. Par exemple, dans un sondage récent conduit auprès de nos membres, plus des deux tiers se sont déclarés favorables à un recours privilégié aux acteurs français et européens en matière d’hébergement de données sensibles.
La concertation aura ainsi le mérite de s’accorder sur des définitions et des priorités communes. Il y a aujourd’hui autant de termes – souveraineté ? autonomie stratégique ? confiance ? – que de visions qui coexistent. Soyons pragmatiques sur la méthode et rassemblons-nous autour de ce qui doit rester notre aiguillon : donner le choix en pleine maitrise, aux clients et aux utilisateurs.
La commande publique, exemple et moteur de cette accélération
Nous ne pourrons donner réellement corps à nos ambitions industrielles qu’en mobilisant tous les leviers à notre disposition. A ce titre, celui de la commande publique reste trop souvent absent des discussions. Or, qui mieux que les pouvoirs publics pour soutenir les offres européennes ?
Les acteurs émergents ont en effet besoin de contrats plus que de subventions pour espérer atteindre une taille suffisante de développement. Prenons nos responsabilités en la matière, et faisons de la commande publique un levier de cette souveraineté.
Faire converger les transitions numériques et écologiques
Un numérique de confiance est aussi un numérique qui prend ses responsabilités. Le CSF pourra faire des propositions pour réduire les impacts environnementaux de notre filière, mais aussi exploiter tout son potentiel dans la transition écologique de notre pays.
Cette stratégie gouvernementale va dans le sens des actions prises par Numeum et ses adhérents, convaincus que le numérique représente des opportunités majeures d’innovation au service de la transition écologique. Avec plus de 800 signataires, Planet Tech’Care poursuit sa dynamique et son approche pragmatique en mobilisant les entreprises, acteurs de la formation, associations et collectivités territoriales pour un numérique engagé.
L’indispensable passage à l’échelle européenne
Enfin, le développement d’offres cloud nécessite des investissements colossaux qui ne peuvent être viables qu’avec des perspectives de marchés. On se réfère souvent aux acteurs du cloud américain ou chinois devenus des géants mondiaux. Mais on oublie souvent de rappeler que ces entreprises se sont développées sur des marchés démesurés par rapport à la France. Les initiatives françaises ne peuvent rester cantonnées à servir 68 millions d’habitants : l’UE et son marché unique numérique sont au contraire à la mesure des ambitions de nos acteurs.
Cet enjeu doit notamment être porté dans le cadre du futur Data Act, projet de règlement qui pose les bases du partage de données en Europe. Le texte propose un cadre pour la portabilité des services de cloud avec l’ambition de faciliter les changements de fournisseurs pour les clients.
A l’heure où la confiance dans le numérique est au cœur de nombreux débats politiques, l’Etat a un rôle de planificateur à jouer. L’initiative du CSF Numérique de confiance doit donc éclairer rapidement et inspirer dans toute l’Europe, afin de donner l’impulsion à un marché qui ne cherche qu’à grandir.
Godefroy de Bentzmann et Pierre-Marie Lehucher, co-présidents de Numeum
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