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Facebook crée un centre d'intelligence artificielle à Paris
Demain, nous parlerons tous avec notre Facebook... C'est ce que nous promet son patron de l'innovation
Le Chief Technology Officer de Facebook était à Paris le 2 juin pour inaugurer le nouveau centre de recherche de l'entreprise dédié à l'Intelligence artificielle.
Pour L'Usine Digitale, le numéro 4 dans l'organigramme du réseau social s'explique sur la stratégie d'innovation du géant américain, qui prend de plus en plus de paris technologiques… notamment sur la réalité virtuelle, avec son partenaire Oculus VR.
Sylvain Arnulf
Mis à jour
03 juin 2015
L'Usine Digitale - Parmi vos priorités technologiques, l'Intelligence artificielle figure en première place. Que répondez vous à Elon Musk, Bill Gates et Stephen Hawking qui alertent contre ses dangers ?
Mike Schroepfer - Il est intéressant d'avoir un débat sur tous les sujets qui affectent la société. Une des façons d'y contribuer est de nous montrer le plus ouverts possibles. Cela passe par des publications scientifiques, la participation à des conférences… Mais pour nous, il est important de distinguer les utilisations potentielles de l'IA, qui n'existent pas encore, de ses applications actuelles.
Tous les sujets que nous traitons à travers l'IA aujourd'hui sont très concrets : il s'agit d'aider nos machines à comprendre ce qui apparaît sur une vidéo, mieux traduire des contenus d'une langue à une autre, saisir le contexte d'une conversation pour proposer des contenus pertinents associés...
Ce sont des outils très puissants, qui répondent à des challenges complexes. Mais ils sont conçus pour répondre à un besoin précis, et ne peuvent pas, de façon intentionnelle ou indirecte, faire quelque chose de dangereux. En restant concentrés sur des applications et usages précis, il n'y a pas d'inquiétude à avoir.
Dans la course à l'innovation frénétique avec les autres GAFA quelle est la stratégie de Facebook ?
C'est une période passionnante. Pendant mes premières années chez Facebook, nous étions dans une course à l'innovation à court terme, concentrés sur l'accomplissement de nos projets le plus vite possible. Depuis, l'entreprise a grandi et gagné en maturité : nous avons désormais le temps et l'énergie pour nous concentrer sur des projets à plus long terme, des paris plus risqués.
En matière d'intelligence artificielle et de réalité virtuelle, le rythme d'innovation est spectaculaire. Ces sujets sont explorés depuis quatre à cinq décennies, sans percée majeure. Mais maintenant de nombreuses technologies, souterraines mais indispensables, qui ont mis du temps devenir matures, sont accessibles à moindre coût, et cela change la donne.
L'effet combiné de l'accès à de vastes jeux de données (pour l'IA), à une puissance de calcul importante (notamment pour le rendu graphique en réalité virtuelle), à l'évolution du hardware et du software... tout cela permet de mettre en œuvre très facilement les techniques imaginées par des pionniers, dans les années 80. Avec des résultats spectaculaires. Pensez que le département Réalité virtuelle de Standford a mis des années et dépensé des dizaines de milliers de dollars pour équiper ses labos et développer des prototypes… avant de tout remplacer par des Oculus Rift à quelques centaines de dollars ! Et ils sont bien meilleurs. Les 5 à 10 ans à venir vont permettre d'accélérer le mouvement.
Les technologies clés de vos data centers (que vous développez et construisez vous-mêmes) sont accessibles en open source, via l'Open Compute project. Tout le monde peut les utiliser... y compris vos concurrents. N'est-ce pas vous tirer une balle dans le pied ?
Notre philosophie est assez simple. A chaque fois que nous partageons nos technologies, cela nous rapporte sous forme d'économies, de gain d'efficacité et de compétitivité. Quand des fabricants décident de produire du matériel à partir de notre projet "Open compute Project", cela fait baisser nos coûts d'achats grâce à l'augmentation des volumes. Sur des programmes comme HHVM et React, nous avons des contributions de très grandes qualités venue d'acteurs extérieurs. C'est de la co-innovation, du co-développement, qui profite à tous.
Ce processus permet aussi de mettre la qualité de nos technologies à l'épreuve du marché. Des entreprises qui développent des produits depuis 10 ou 20 ans, en vase clos, ont tendance à ne pas regarder comment le reste de l'industrie évolue. Exposer nos technologies, c'est les soumettre au jugement du marché. Si elles sont appréciées, elles seront très utilisées et la communauté de contributeurs augmentera, ce qui nous aidera au final à les améliorer. Aujourd'hui, le mouvement est bien lancé et l'Open Compute Project rassemble plus de 200 acteurs de l'industrie. Tout le monde veut coopérer... ou presque, car une entreprise refuse de participer (Google, NDLR).
A quoi ressemblera Facebook dans 10 ou 15 ans ?
J'espère que le monde entier sera connecté, que nous pourrons dialoguer avec Facebook de façon plus naturelle, comme on parle à un proche. Par exemple : "Hey Facebook, peux-tu me montrer plus de photos de mon frère ?" ou "mets à jour et préviens ma famille que je suis de retour." La réalité virtuelle va permettre de créer de nouvelles expériences partagées, où que l'on soit dans le monde, pour plus d'engagement dans nos interactions sociales. Cette technologie sera à portée du plus grand nombre.
D'une manière générale tous nos projets vont dans le sens d'une plus grande connectivité pour permettre aux gens de communiquer… ce qui est au final la chose la plus importante dans nos vies !
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