Des entreprises françaises plaident pour accélérer l'adoption de l'identité numérique européenne
Suez, Docaposte, Archipels, IN Group ou encore l'Université de Lille font partie des 21 signataires à l'origine d'un manifeste sur l'identité numérique décentralisée. Ils s'alarment de la mise en place de solutions étrangères ne respectant pas les données personnelles.
21 entreprises et organismes publics français ont signé un manifeste, repéré par Archimag, appelant à une coopération européenne sur l'identité numérique. Il s'agit de Docaposte, la filiale numérique du groupe La Poste, Atos, La Caisse des Dépôts, IN Groupe, Archipels, Orange Business Services (OBS), Suez ou encore de l'Université de Lille et Lyon 1.
Respecter les valeurs européennes
Ils plaident ensemble pour s'assurer que "les solutions et composantes de l'identité numérique française reflètent nos valeurs européennes". Ils pointent du doigt "certaines solutions actuellement proposées par le secteur privé (…) qui pourraient se développer aux dépens de la vie privée des utilisateurs et de notre souveraineté numérique".
Plus précisément, ils ciblent ce qu'ils appellent "l'identité auto-souveraine", ou self sovereign identity (SSI), qui décrit une approche où l'identité doit pouvoir contrôle et gérer son identité numérique sans l'intervention d'une autorité administrative tierce. Il s'agit d'une sorte d'identité décentralisée où l'utilisateur a la pleine maîtrise de ses données personnelles. "Elle caractérise un tournant majeur en termes de cybersécurité et de confiance numérique, notamment grâce à l’utilisation d’architectures basées sur des registres électroniques", écrivent les partenaires.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la proposition faite par la Commission européenne de créer une identité numérique européenne. Ce dispositif fait partie du règlement sur l’identification électronique et les services de confiance pour les transactions électroniques au sein du marché intérieur (eIDAS). Citoyens, résidents et entreprises de l'Union européenne pourront ainsi prouver leur identité et partager des documents électroniques à partir d'un portefeuille électronique. Celui-ci pourra être fourni par des autorités publiques mais également privées, à condition qu'elles soient reconnues par les Etats membres.
La France absente des accords bilatéraux
Dans cette logique, certains pays européens ont signé des accords bilatéraux. C'est le cas par exemple de l'Allemagne et de l'Espagne qui se sont accordés pour la mise en place d'un écosystème d'identités numériques par-delà les frontières. L'Allemagne coopère également avec la Finlande et les Pays-Bas. Les auteurs du manifeste appellent à la France à rejoindre rapidement à ce mouvement. Ils proposent également leur aide aux pouvoirs publics pour "discuter plus amplement du modèle de l’identité auto-souveraine, de ses avantages technologiques et de ses opportunités industrielles".
Le marché de l'identité numérique est en pleine effervescence. Tandis que l'estonien Veriff a levé 100 millions de dollars, IDnow et l'entreprise rennaise Ariadnext veulent créer "l'Airbus de l'identité numérique".
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