Diota veut automatiser le contrôle qualité industriel en mêlant robotique et réalité augmentée

Le français Diota ne réserve pas sa technologie de réalité augmentée qu'aux opérateurs humains. Sa nouvelle offre l'applique aux robots industriels pour leur permettre d'effectuer des opérations de contrôle qualité sur des ensembles complexes et avec une marge d'erreur extrêmement faible. Le secret de ce système ? L'utilisation de la maquette numérique comme référence, plutôt que de simples images 2D.

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Diota veut automatiser le contrôle qualité industriel en mêlant robotique et réalité augmentée

L'entreprise française Diota, fondée en 2009 par deux chercheurs du CEA, est surtout connue pour ses solutions de réalité augmentée pour l'industrie (utilisée par des clients comme Safran ou Naval Group). L'un des points forts de sa technologie est sa capacité à rapidement identifier un objet à partir de son modèle 3D. Il en découle des usages d'instructions interactives et de contrôle qualité augmenté lors de la production (à l'aide de tablettes équipées de caméras).

Ce 16 février, Diota annonce un nouveau service, baptisé "Digital-based Robotic Inspection", qui met cette même technologie au service de la robotique industrielle pour automatiser le contrôle qualité. "Nous travaillons sur cette fonctionnalité depuis plus d’un an maintenant," explique Lionnel Joussemet, PDG et cofondateur de Diota. L'idée est de permettre des cadences de production soutenues, même sur des ensembles complexes, grâce à des robots équipés de caméras (deux types de capteurs sont disponibles en fonction des besoins : DiotaSensor One et DiotaSensor Flex).

La maquette numérique au cœur du système

Le concept en soi n'est pas nouveau, mais ce qui différencie la solution de Diota est qu'elle ne se base pas sur la comparaison de photos par reconnaissance d'image (un processus long et assez peu précis), mais directement sur la maquette numérique. Elle est compatible avec des solutions PLM standards du marché, notamment de Dassault Systèmes. Le contrôle est donc plus rapide, plus efficace et de meilleur qualité. D'autant que le système peut également, en parallèle, vérifier des paramètres colorimétriques (marquages, symboles) ou faire de la reconnaissance de caractère (codes barre, numéros de série...).

Mais la vraie force du système réside dans sa mise en place. "Les clients n’ont plus à programmer le robot, ni à gérer des bases d’images," s'enthousiasme Lionnel Joussemet. Un gain de temps considérable, surtout que le type de robot (mobile, sur table, industriel) n'importe pas. "La maquette numérique est la clé, reprend le PDG. Plutôt que d'avoir des dizaines de bases de données, de manuels, de notices, elle est une opportunité d'avoir une seule donnée fédératrice qu'on peut enrichir et réutiliser. Elle est la synergie de l'expertise métier et technologique, et les industriels le savent bien."

Une collaboration facilitée entre le robot et l'humain

Par ailleurs, le dirigeant insiste sur la dimension collaborative (cobotique) de ce système. "Le robot, ou cobot, peut rapporter une ambiguité à un opérateur humain s'il a un doute. L'humain peut alors effectuer des contrôles supplémentaires en réalité augmentée avec une tablette." La cobotique de manière générale fait partie des futures pistes de développement de Diota, avec l'internet des objets et l'analyse des données. Des activités qui viennent s'ajouter à son coeur de métier, la réalité augmentée, car l'appétence des industriels y est plus forte. "La réalité augmentée n'est qu'une partie de solution", résume Lionnel Joussemet.

Le dirigeant nous a confirmé que Diota travaille déjà sur trois projets structurants autour de cette offre : deux d'entre eux sont pour l'aéronautique au sein du groupe Safran, et le troisième est en Allemagne pour faire du contrôle de chassis dans l'automobile. "Nous sommes en phase d'industrialisation sur ces projets, confie le dirigeant. Ils seront utilisés en usine dès cet été." D'autres clients ont également signalé leur intérêt.

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