En numérique comme à l’Eurovision, la France n’est pas dans les vainqueurs
L'union européenne publie un classement des pays européens selon leur degré d'excellence numérique. La France y apparaît très mal placée, alors que les pays d'Europe du Nord occupent les premières places du classement. La France fait du surplace quand ces concurrents progressent. Résultat : au classement général, elle recule !
C’est une éternelle question qui passionne notamment les économistes et les géographes : la France fait-elle partie de l’Europe du Sud ou du Nord ? Ou jouit-elle d’une position intermédiaire ? Les coupeurs de cheveux en quatre du monde académique ne pourront pas s’adonner à leur activité préférée si on s’intéresse au degré de numérisation des économies européennes, car le résultat classe la France dans les pays du Sud, tandis que le numérique apparaît comme une spécialité de l’Europe du Nord.
Pour mesurer l’indice de performance numérique (DESI en anglais), les statisticiens d’Eurostat utilisent cinq séries d’indicateurs : la connectivité, le capital humain, l’utilisation d’Internet, la digitalisation des services publics et l’intégration des nouvelles technologies dans les activités économiques.
L’indice agrégé fait apparaître par ordre décroissant : le Danemark, puis la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et la Finlande. L’économie et la société hexagonales réalisent une performance médiocre la situant en-dessous de la moyenne des pays de l’Union.
Résultat : la France est classée 16e des 28 pays, juste derrière l’Espagne. A noter toutefois que les notes obtenues sont stables. Si la France régresse dans ce classement, c’est d’abord parce que les autres continuent de progresse quand elle fait du surplace.
Le secteur privé à la traîne
Les résultats de la France confirment le retard relatif du secteur privé (consommateurs et entreprises) comparé aux autres pays européens. A l’inverse, l'hexagone obtient des résultats supérieurs sur la connexion du service public et le capital humain.
Toutefois, sur ces deux critères, la France perd du terrain. Elle passe ainsi de la 10e à la 12e place pour le capital humain entre 2015 et 2016, et de la 11e à la 13e pour la digitalisation des services publics. Reste qu’en France 81 % des 16-74 ans sont des utilisateurs d’internet et que selon l’Union européenne 57 % des mêmes possèdent des capacités numériques de base.
"L’intégration des technologies digitales par les entreprises du secteur privé est la dimension où la France obtient les plus mauvais scores", notent les statisticiens d’Eurostat. Ainsi, seulement 2,77 % des entreprises non financières utilisent des puces RFID, contre 3.8 % pour les pays de l’Union. 12 % ont recours aux médias sociaux (18 % dans l’union). Les entreprises font mieux que la moyenne sur d’autres dimensions. Par exemple, les PME de 10 à 249 employés du secteur non-financier ont réalisé 11 % de leur chiffre d’affaires en ligne. C’est mieux que les 9.4 % obtenus par les pays de l’Union.
Pour la vidéo sur Internet, y'a du monde
Enfin sur les usages d’Internet par la société, les statistiques européennes montrent que les Français sont premiers pour l’utilisation de la vidéo à la demande. Ils sont huitième pour les achats en ligne et neuvième pour la banque. Sur les autres critères, les résultats sont particulièrement mauvais. En matière d’appels vidéos, la France se classe 26e, elle est 28e pour l’utilisation des réseaux sociaux.
Pas sûr donc que la taille du stand lors du dernier Consumer electronic show de Las Vegas suffise pour assoir la suprématie française dans le numérique. Au contraire, ce n’est pas le moment de baisser la garde, rappelle les statistiques européennes.
L'intégralité des résultats très détaillés, pays par pays peut être consultée.
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