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Le discours de François Hollande mercredi 12 février à la communauté des Français expatriés de Californie a beaucoup plu sur la forme... mais peu convaincu sur le fond. Le dialogue est rétabli, mais les sujets épineux ont été soigneusement évité.
François Hollande a fait salle comble mercredi 12 février au soir à San Francisco. 2 500 personnes s'étaient inscrites pour assister à l'allocution du président. Celui-ci a tenu un discours d'unité, plein d'humour voir d'autodérision, encourageant les expatriés de la Silicon Valley à être fiers de leur pays. Il a tenu à leur montrer sa reconnaissance pour leur créativité. Pourtant, si Hollande a beaucoup plu sur la forme, il n'a pas convaincu sur le fond. Si les Frenchies réunis n'attendaient pas d'annonce choc, beaucoup auraient aimé aborder des sujets importants.
Unité face au "brain drain" vers la Silicon Valley
Hollande n'a pas été moralisateur au sujet de la fameuse fuite des cerveaux, mais il a encouragé les Français présents à "être fiers de [leur] pays. Aimez la France !", a-t-il lancé. Le message était clair : plus d'unité, plus de collaboration, afin de faire profiter la France des réussites des Français de la Silicon Valley, qu'il a tenu à remercier : "pour conquérir le monde, il faut sortir de chez soi. Vous l'avez fait et je vous en remercie". Le tout accompagné du chant de la Marseillaise à la fin, ce qui en a ému plus d'un.
Hollande a également voulu mettre en avant les atouts français, et valoriser les entrepreneurs. "La France est capable d'inventer, capable d'innover, capable d'entreprendre", a-t-il martelé. Son éloge de l'entrepreneuriat qui "crée de la richesse" et "du bien-être" était attendue et nécessaire face à l'audience californienne. La recherche et l'innovation française sont deux atouts sur lesquels il faut miser, a-t-il indiqué, citant en exemple le coeur artificiel de Carmat. Pourtant, si ce discours d'unité a plu, il paraît peu probable qu'il change les perceptions.
Eviter les sujets qui fâchent
Hollande a réussi son coup marketing en apparence, et l'objectif affiché de renouer des liens avec les expatriés a été atteint. Le "hug" (accolade) lors du French Tech Hub avec Carloz Diaz, fondateur de Kwarter et à l'origine du mouvement des Pigeons, en témoigne.
Pourtant, personne n'est dupe. Un discours "vide de contenu", pour beaucoup de Français présents. Aucun détail sur des actions concrètes à mettre en place, ou sur des bonnes pratiques découvertes lors du voyage. Hollande a assuré que la France ouvrait les bras aux investisseurs étrangers (les Etats-Unis sont les premiers investisseurs dans le pays) sans évoquer pour autant la mauvaise image que la France traîne auprès de ces investisseurs étrangers.
Le Président a aussi insisté sur la volonté du pays d'accueillir les grandes entreprises étrangères mais, "il y a des règles fiscales à respecter", a-t-il glissé, en référence au bras de fer avec Google. Une remarque qui a déclenché les rires de l'assistance... et clos le débat.
"Il n'a pas dit grand chose", "il ne s'est pas trop mouillé", ont réagi les Français interrogés à l'issue de ce speech. Un discours "peu courageux, peu audacieux", résument d'autres. "Il n'a pas parlé des sujets qui fâchent : Uber, Netlifx, Amazon, Google, la fiscalité...", s'exclame Fabien, ancien ingénieur chez Facebook. Pierre-Yves, en revanche, que Square est venu chercher jusqu'en France, ne s'attendait pas à plus, et a apprécié le discours unitaire du président : "Il est apparu humain, sympathique."
Une bonhomie présidentielle qui ne change rien à leur désir de Silicon Valley. Les deux développeurs, comme beaucoup d'autres membres de l'assistance ont admis avoir doublé, voir triplé leur salaire en traversant l'Atlantique. "Tous les meilleurs [ingénieurs] en France sont partis", affirment-ils. "En France, on forme des gens supers mais on les met dans des usines : les SSII. On aurait aimé entendre parler de notre situation", résume Fabien.
A la fin de son discours, François Hollande été acclamé et entouré comme une vraie star de cinéma... mais il faudra plus qu'un show pour établir une veritable collaboration avec ces Français partis vivre leurs rêves en Californie.
Nora Poggi, à San Francisco
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