
Sanofi veut jouer "un rôle moteur dans l'innovation de santé en France", selon son directeur de la performance et de l'innovation, Gilles Litman. Et pour cela, il mise sur l'open innovation. "On n'y arrivera pas tous seuls, mais en travaillant avec des acteurs créatifs, agiles et audacieux, avec qui on pourra imaginer des solutions nouvelles pour améliorer la prise en charge des patients", résume-t-il. C'est le message envoyé par le groupe pharmaceutique français à l'occasion de l'ouverture du festival Futur en Seine, à Paris, où il présente ses dernières applications mobiles, comme "Mon Glucocompteur".
soutien matériel aux start-up
Sanofi veut être un facilitateur, un accélérateur de projets… mais pas forcément investir directement dans des start-up e-santé de la French Tech. En tout cas dans un premier temps. Son soutien aux jeunes pousses innovantes françaises (entre 15 et 20, à l'heure actuelle) passe davantage par du conseil, de la co-construction de projets et du soutien matériel. Il héberge indirectement des start-up avec lesquelles il travaille, dans le "Village by CA", rue de la Boétie à Paris (tout près de son siège), avec qui un partenariat a été scellé.
CareLabs, une start-up de Montpellier qui a conçu un chèque santé (sur le modèle du titre restaurant) et DMD Santé, une start-up champenoise qui évalue les applications mobiles de santé, ont ainsi pu prendre pied à Paris. Sanofi a aussi mis un de ses salariés à disposition de CareLabs. "Il s'agit d'un expert senior, un profil qu'on n'aurait évidemment pas pu s'offrir à ce stade", confie Vincent Daffourd, de CareLabs.
UNE CHARTE DE BONNES RELATIONS
Sanofi repère ces projets émergents en participant à des événements dans les écosystèmes numériques en région. En mars dernier, par exemple, il était impliqué dans un hackathon à Strasbourg, dont les travaux pourraient nourrir des projets concrets : un pilulier connecté, et une initiative autour du sommeil, peut-être dans l'esprit de la communauté Team de Nuit, liée au produit Nova nuit, lancée il y a quelques semaines.
Pour approfondir ces nouveaux liens avec de jeunes structures innovantes, Sanofi a dû transformer certains de ses processus internes. "On a dû revoir nos modes de fonctionnement. On avait des règles qui n'étaient pas compatibles avec le fonctionnement et le rythme de structures plus agiles, explique Gilles Litman. Cela a permis de fluidifier les choses, de faciliter nos interactions avec les start-up".
UN GUIDE DE BON COMPORTEMENT EN INTERNE
Début 2015, un "innovation leader", Emmanuel Capitaine, a été recruté pour mettre de l'huile dans les rouages. Il bâtit notamment un guide de bons comportements en interne pour encourager le travail avec les start-up. "Je suis passé dans beaucoup de services (achat, juridique, qualité…) pour voir ce qui pouvait être mis en place. Avec, à la clé, des actions concrètes : création d'un guichet unique pour les start-up, réponse en 30 jours maximum, délais de paiement raccourcis, processus accélérés… Dans la plupart des cas, ça ne coûte pas grand-chose, mais c'est précieux pour les start-up", raconte-t-il.
Le groupe planche aussi sur une charte de bonnes relations avec les start-up, qui est en cours de finalisation. Les start-up partenaires de Sanofi participent d'ailleurs à sa rédaction. Elle pourrait, qui sait, inspirer le document similaire qu'Axelle Lemaire a appelé de ses vœux cette année.
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