
Un groupe de 50 procureurs généraux américains vient de lancer une enquête antitrust contre Google, d'après une information du Washington Post datée du 9 septembre. Selon Ken Paxton, procureur général du Texas et à l'origine du mouvement, l'enquête portera dans un premier temps sur les activités publicitaires de Google mais devrait s'étendre par la suite à d'autres aspects de l'entreprise. "Nous verrons là où nous mèneront les faits", a déclaré le procureur.
Cette enquête frappe par son ampleur, puisqu'elle implique 48 des 50 Etats ainsi que Porto Rico et Washington DC (seuls la Californie et l'Alabama ne participent pas à l'offensive). Des rumeurs avaient précédemment laissé entendre que le mouvement impliquerait 25 Etats.
Cette enquête vient alourdir encore un peu plus le tableau pour Google aux Etats-Unis, alors que des législateurs venus à la fois des camps Démocrate et Républicain ont appelé à plus de contrôle sur les géants technologiques ces derniers mois. Google avait par ailleurs confirmé vendredi 6 septembre que le Département de la Justice des Etats-Unis lui a demandé des informations dans le cadre de son enquête sur de possibles pratiques anti-compétitives de la part des grandes plates-formes en ligne.
Google n'est plus en odeur de saintété auprès du gouvernement fédéral des Etats-Unis
Officiellement, Google se déclare confiant. "Nous avons répondu à de nombreuses questions sur ces sujets au fil des ans, aux Etats-Unis et à l'étranger, et ce pour de multiples aspects de notre business. Ce n'est donc pas nouveau pour nous. Le Département de la Justice nous a demandé de lui fournir des informations sur ces précédentes enquêtes, et nous nous attendons à ce que des procureurs généraux d'état en fassent de même. Nous avons toujours travaillé de manière constructive avec les organismes de régulation et continueront à le faire à l'avenir."
Cependant, comme l'ont montré les différentes enquêtes menées par la Commission européenne sur l'entreprise, cette confiance de façade ne garantit certainement pas un résultat positif. Et le fait que le gouvernement américain s'intéresse de nouveau à une possible situation d'abus de position dominante en 2019 après avoir enterré un rapport de la FTC en 2013 et âprement défendu l'entreprise face à l'UE n'est pas encourageant pour le groupe Alphabet. D'autant qu'il ne pourra pas se reposer sur la protection du président américain actuel, Donald Trump, comme il l'avait fait avec son prédécesseur.
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