Hollywood, bien décidé à ne pas laisser la réalité virtuelle lui échapper

Au cœur de la chaîne de valeur du divertissement se trouvent les producteurs et réalisateurs, ceux qui créent véritablement le contenu.

Signe de son potentiel, les grands studios du cinéma s'intéressent de près à la réalité virtuelle et investissent des millions dans les start-up les plus prometteuses.

Pas question pour eux de laisser ce nouveau média leur échapper.

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Hollywood, bien décidé à ne pas laisser la réalité virtuelle lui échapper
Un extrait de l'expérience "Seul sur Mars" en réalité virtuelle.

Les professionnels du cinéma ont bien compris le potentiel de la réalité virtuelle, même si ses codes et techniques restent encore à établir. "La façon de raconter des histoires en réalité virtuelle ne sera pas la même qu'au cinéma, avec une structure en trois actes étalées sur deux heures, expliquait récemment Chris Milk, fondateur de Within, à Charlie Rose. Elle sera liée au format, et on ne l'a pas encore trouvée. Mais nous n'en sommes encore qu'au début de ce média. Citizen Kane n'est pas arrivé la première année du cinéma." Une chose est sûre : même en n'en étant qu'au début, les choses vont vite. De jeunes structures se sont rapidement emparées du média, et les grands studios Hollywoodiens suivent, souvent à coup d'investissements massifs. Tour d'horizon.

Levées de fonds à la pelle

La plupart des grands studios ont déjà investi dans la réalité virtuelle : Walt Disney, 21st Century Fox, Warner Bros, Sony Pictures Entertainment, Legendary Entertainment… Mais les moins grands savent s'imposer aussi. Dans le genre petit mais costaud, le studio québécois Felix & Paul, fondé par Félix Lajeunesse et Paul Raphael, a rapidement su se démarquer au travers d’expériences courtes mais efficaces, comme "l'introduction à la réalité virtuelle" qu’il a réalisé pour Oculus ou les contenus additionnels liés aux films Wild et Jurassic World. Le studio, qui compte actuellement 35 employés, a vu son talent récompensé par une levée de fonds de 6,8 millions de dollars le 15 juin (dont une majeure partie auprès de Comcast, propriétaire d’Universal Pictures). Une somme qui servira à "doubler la taille du studio et tripler sa production de contenus", d’après Paul Raphael. Plus de 30 expériences sont actuellement en cours de développement.

Within, anciennement Vrse, est un autre acteur de poids. Fondé par Chris Milk et Aaron Koblin en 2014, il s’est démarqué par des courts métrages provocateurs comme Evolution of Verse, sorte de rêve éveillé, ou des reportages engagés comme Clouds over Sidra (sponsorisé par l’ONU) qui montre le quotidien d’une petite fille de 12 ans dans un camp de réfugiés, My Mother’s Wing, qui raconte la douleur d’une mère dont les deux enfants sont morts lors de bombardements à Gaza, ou encore Waves of Grace, qui suit le parcours d’une survivante du virus Ebola devenue immunisée qui soigne les autres infectés. Within a annoncé le 16 juin une levée de fonds de 12,56 millions de dollars, menée par Andreessen Horowitz.

Ces petits studios qui intéressent les grands

L’entreprise "The Virtual-Reality Company" (VRC), principalement connue pour son travail exceptionnel sur le contenu additionnel en réalité virtuelle de Seul sur Mars, a quant à elle réuni 23 millions auprès notamment de l’entreprise chinoise Hengxin Mobile Business et du leader de Metallica, James Hetfield. VRC a été fondée en octobre 2014 par des vétérans d’Hollywood. Elle travaillerait sur plusieurs projets de grande envergure dont un long métrage prévu pour 2017. Steven Spielberg, qui se trouve au comité exécutif de l’entreprise, aurait également un projet VR en cours, possiblement lié à son adaptation du roman Ready Player One.

Le studio américain WeVR travaille lui aussi sur un long métrage, en partenariat avec Seed&Spark. WeVR s'est illustré aux festivals de Sundance et Tribecca par le passé avec des titres comme Waves, Irrational Exuberance, theBlu: Encounter, Old Friend ou LoVR. Jaunt est un autre acteur majeur qui (en plus de fabriquer ses propres caméras) crée et distribue des contenus qui vont du tourisme (à Paris, au Népal, en Syrie, à Jérusalem, au Machu Picchu, en Corée du Nord…) au sport (baseball, hockey sur glace) en passant par la musique (notamment de nombreux concerts de Paul McCartney) et les courts métrages. Ses débuts ont été suffisamment prometteurs pour que Disney y investisse 66 millions de dollars en septembre 2015.

idéal pour l'animation 3D et les effets spéciaux

Les films d’animation 3D sont de par leur nature les plus adaptés à la réalité virtuelle. Oculus l’a bien compris, et a formé l’Oculus Story Studio en conséquence. Une équipe talentueuse composées d’ex-membres de Pixar et d’autres studios prestigieux, qui a déjà créé de petits courts métrages comme Lost ou Henry mais cherche surtout à démocratiser au maximum la réalité virtuelle auprès d’Hollywood.

Baobab Studios et Penrose Studios sont d’autres pionniers du genre avec Invasion! et The Rose and I. Enfin, les développeurs de moteurs 3D Epic Games et Unity s’intéressent de près au cinéma, y compris en réalité virtuelle. Unity compte adapter son court métrage Adam, réalisé en interne, à ce format, tout comme le court métrage The Gift, réalisé par Marza Animation.

Dans le même genre, Framestore, un spécialiste des effets spéciaux basé à Edinbourg, se met aussi à la création de contenu à part entière. L’entreprise a créé plusieurs petits films pour le Samsung Gear VR, dont une expérience Marvel Avengers (qui était présentée du 17 au 19 juin à Paris), une autre sur le thème du film Interstellar, mais aussi une démonstration plus commerciale, plaçant le spectateur au volant d’une BMW.

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