"Il faut renforcer nos capacités offensives dans la cyberdéfense", dit Jean-Yves Le Drian
Alors que s'ouvre le salon de l'Air et de l'Espace au Bourget, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, nous a accordé un entretien exclusif. Il revient pour L'Usine Digitale sur le scandale du réseau d'écoutes PRISM et sur la stratégie française de cyberdéfense. Il annonce le renforcement des effectifs dédiés à àa cybersécurité au sein de la DGA. 200 ingénieurs et techniciens seront recrutés pour muscler le centre de Bruz près de Rennes.
Mis à jour
17 juin 2013
L'Usine Nouvelle - Avez-vous été surpris par le programme américain "Prism" ?
Jean-Yves Le Drian - L’ampleur du dispositif a été une découverte pour moi. Et cela a renforcé ma conviction sur le fait qu'il fallait considérablement renforcer nos capacités défensives, préventives mais aussi offensives. C'est d'ailleurs l'une des inflexions de la loi de programmation militaire (LMP) dans laquelle j’ai mis l’accent sur la cyberdéfense. Nous ne sommes pas en retard, mais nous étions jusqu’ici dans la protection, cela ne suffit plus. Nous avons les qualités et les compétences pour cela.
"NOUS ALLONS CREER DES POSTES DE RESERVISTES CYBER"
Peut-on imaginer une politique industrielle en la matière ?
Complétement, mais aussi une politique de sécurisation, voire d’intervention. Nous allons faire de la DGA Maitrise des l’informations de Bruz, près de Rennes, le centre névralgique de la cyberdéfense en lien avec les industriels du secteur. Nous allons utiliser les outils de formation qui irriguent l’ensemble de nos activités, c’est-à-dire les écoles militaires et civiles pour sensibiliser tout le monde à cette question. J’ai mandaté la DGA pour mettre en mouvement l’ensemble des outils en Bretagne et en région parisienne. Les effectifs de la DGA MI seront renforcés de plus de 200 ingénieurs et techniciens. Nous allons aussi créer des postes de réservistes experts « cyber » et créer une chaîne de commandement spécifique sur cette menace. La LPM sera la première loi de programmation « cyber » !
La réponse ne doit-elle pas se construire au niveau européen ?
Au niveau européen et au niveau de l’OTAN. Et il faut qu’un pays comme le nôtre soit moteur. Nous n’en sommes qu’au début. Chacun essaye pour l’instant de conserver sa propre souveraineté sur le sujet. Mais pour la première fois, la semaine dernière, le sujet a été abordé par les ministres de la Défense de l’OTAN.
>> LISEZ LA SUITE DE L'ENTRETIEN DU MINISTRE DE LA DEFENSE, JEAN-YVES LE DRIAN : "Aucune capacité critique des industries de défense françaises ne sera touchée"
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