Just Eat Takeaway prévoit de supprimer 350 postes de livreurs salariés en France

Just Eat Takeaway change de stratégie et licencie. Le service de livraison de repas, qui avait annoncé vouloir salarier ses livreurs, supprime finalement 350 postes en CDI et fera reposer la livraison sur des auto-entrepreneurs. Comme ses concurrents.

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Just Eat Takeaway prévoit de supprimer 350 postes de livreurs salariés en France

Le plan social sera plus important que prévu. Just Eat Takeaway revoit à la hausse son plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) présenté en avril dernier qui comprenait la suppression de 269 postes de livreurs en CDI. Finalement, l'entreprise de livraison de repas prévoit la suppression de 350 postes de livreurs en CDI en France, selon Le Monde. 40 postes en équivalent temps plein (ETP) dans les fonctions support de l’activité logistique ainsi que 50 postes au siège social sont également concernés.

Des livreurs en CDI uniquement à Paris

Pourtant, à contre-courant des autres acteurs du secteur et face à une activité à la hausse durant la pandémie de Covid-19, Just Eat Takeaway avait annoncé vouloir embaucher 4500 livreurs en CDI en France en février. Au final, entre 800 et 900 livreurs seulement ont été embauchés et une partie d'entre eux vont être licenciés.

Ce modèle reposant sur le salariat a été mis en place dans 27 villes françaises. En avril, Just Eat Takeaway pensait pouvoir faire perdurer ce modèle dans 7 d'entre elles où elle réalise ses plus gros chiffres d'affaire (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Strasbourg et Roubaix). Au final, seul Paris devrait garder des livreurs en CDI. Mais pour combien de temps encore ? Un délégué FO rapport au Monde qu'il reste actuellement que 220 livreurs à Paris, contre 800 en 2021.

Quel modèle est préférable ?

Ce changement de stratégie est un véritable revers pour Just Eat Takeaway qui mettait en avant son modèle vertueux face à ses concurrents Deliveroo et Uber Eats dont le modèle économique repose sur des indépendants payés à la commande. L'entreprise explique qu'il est trop coûteux pour elle de se reposer sur des livreurs en CDI quand ses concurrents misent sur des auto-entrepreneurs. Cela devrait pousser à s'interroger sur le modèle social préférable.

Pour certains, ces plateformes ont permis à des personnes d'avoir un emploi. Emmanuel Macron justifie notamment avec cet argument son choix de favoriser l'implantation d'Uber en France, comme l'ont rapporté les Uber Files. Toutefois, les indépendants exerçants via les plateformes du numérique, que ce soient des livreurs ou des chauffeurs de VTC, n'ont aucune protection découlant du droit du travail. La Commission européenne a dévoilé une proposition de règlement visant à établir une présomption de salariat. Si cette réglementation venait à voir le jour, ces plateformes seraient probablement contraintes de repenser leur modèle et les clients d'accepter de payer plus cher.

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