
Le Parlement et le Conseil européen se sont enfin mis d'accord pour imposer un modèle unique de chargeur de téléphone portable à tous les fabricants, y compris Apple. Ce chargeur universel devrait permettre de réduire tant les coûts pour le consommateur que le nombre de déchets électroniques.
Cheval de bataille depuis 2009
L'idée n'est pas nouvelle. En 2009, 17 opérateurs et fabricants de terminaux avaient annoncé un accord pour introduire un chargeur unique dès 2012, répondant aux exigences de la Commission. En 2010, une norme avait été créée par des organismes européens de normalisation, et les fabricants de téléphones avaient accepté de garantir la compatibilité de leurs téléphones avec le format du connecteur standard micro-USB pour 2011.
Or, aujourd'hui, les fabricants continuent de vendre différents modèles de chargeurs, y compris au sein d'une même marque. Apple surtout, continue de bouder le connecteur USB pour garder la main-mise sur son écosystème de produits, en imposant son format propriétaire. Le géant de Cupertino répond aux exigences européennes en fournissant un adaptateur vers le format micro USB, commercialisé au prix fort. Le projet de directive européen se veut donc "contraignant", obligeant Apple et consorts à s'aligner sur un même modèle standard.
Un commun accord à définir
Le format du câble micro-USB qui permet de connecter un périphérique à un ordinateur s'est généralisé, mais il n'est pas dit que ce modèle devienne le nouveau standard. Le Parlement note simplement "un chargeur commun". D'ailleurs, une refonte des connecteurs USB est prévue pour 2014. Elle est censé les rapprocher du format utilisé par Apple.
La nouvelle mesure européenne est importante, car elle permettrait non seulement d'harmoniser les prix pour le consommateur, mais également de considérablement réduire les déchets électroniques (les chargeurs des européens représentaient déjà en 2010 50 000 tonnes de déchets selon un porte-parole de la Commission européenne). Toutefois, il va falloir s'armer de patience. L'accord provisoire doit d'abord être adopté par les Etats membres en mars. Puis, "les États membres disposeront de deux ans pour transposer les règles en droit national et les fabricants auront une année supplémentaire pour se conformer à la directive", ce qui nous ramène à 2017.
Nora Poggi
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