L'heure des comptes a sonné pour Uber
Le leader du marché du VTC a redressé ses résultats financiers, post-Covid. Mais désormais, les investisseurs réclament à Uber ce qu'il n'a jamais délivré : une rentabilité à la hauteur des sommes qu'ils lui ont accordé. L'entreprise va devoir limiter ses investissements et faire la chasse aux coûts, tout en continuant d'innover et de développer ses différents business, de la livraison de repas au transport de fret.
Le Covid-19 est de l'histoire ancienne pour Uber, qui a publié un chiffre d'affaires en hausse de 136% sur un an au premier trimestre 2022, à 6,85 milliards de dollars. Son résultat opérationnel (EBITDA) ressort à 168 millions de dollars contre une perte de 359 millions au premier trimestre 2021. Cependant, l'entreprise passe une perte nette de 5,9 milliards de dollars, liée en grande partie à la dépréciation de ses investissements dans Grab, Aurora et Didi, qui a annoncé sa sortie de Wall Street. En outre, le free cash flow reste en zone négative, à -47 millions de dollars sur le trimestre.
Uber a indiqué qu'il prévoyait un cash flow positif pour l'exercice 2022, ce qui serait une première. Sous la pression des actionnaires, cet indicateur financier est en train de devenir le centre de l'attention pour la plateforme, qui malgré son leadership a depuis toujours un problème de rentabilité. Dans le contexte macroéconomique actuel, les investisseurs ont un message pour Uber : "Show me the money !"
Une nouvelle ère d'économies
Un mail interne du CEO de Uber, obtenu par une journaliste de CNBC et publié sur Twitter, donne des indications sur les défis qui attendent l'entreprise : relever le niveau de retour sur investissement, tailler dans les dépenses, et faire la démonstration du potentiel des nouvelles activités de transport de marchandises et de livraison. "Certaines initiatives demandant un investissement substantiel en capital seront ralenties", écrit Dara Khosrowshahi, qui prévient que la chasse au gaspi sera "hardcore". En particulier, Uber va serrer la vis en matière de recrutements.
Au premier trimestre, l'activité de livraison (Uber Eats) a enregistré un volume d'affaires supérieur à celle du VTC (13,9 milliards de dollars, contre 10,7 milliards), mais une croissance inférieure (+12%, vs +58%). Le chiffre d'affaires de sa division Mobilité (VTC) s'établit à 2,5 milliards de dollars (+195%), au-dessus des prévisions des analystes et à parité avec le chiffre d'affaires de la division livraison.
L'année dernière, Uber avait annoncé en avril qu'il consacrerait un budget de 250 millions de dollars aux incentives pour faire revenir ses chauffeurs sur les routes. Ils sont revenus : le nombre de chauffeurs actifs aux Etats-Unis et au Canada a progressé de 70% sur un an au mois d'avril 2022. Cette année, Uber a indiqué qu'il ne comptait pas engager d'"investissements supplémentaires significatifs" dans ces mesures incitatives (revenus garantis, bonus…). Au tour du business model de prouver qu'il tient la route.
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