L'inquiétant retard des ETI françaises en matière de maturité numérique
Le cabinet EY a réalisé avec le fonds Apax Partners et Gilles Babinet un audit du degré de maturité numérique des entreprises de taille intermédiaire françaises.
Les résultats révèlent un paysage contrasté. Les entreprises à la pointe représentent un tiers du total.
Les pessimistes verront le verre à moitié vide et les optimistes le verre à moitié plein. Quoique, si verre il y a, il est plutôt vide ou rempli à un tiers. En effet, selon l’étude réalisée par EY, Apax Partners et Gilles Babinet (1), la distribution des entreprises de taille intermédiaire française se divise en trois tiers si on étudie leur degré de maturité digitale.
Un tiers d'ETI ignore le digital
Pour les pessimistes, l’étude estime donc qu’un bon tiers (35 %) des ETI n’est pas du tout préparé à la révolution digitale. Ce sont des entreprises vivant dans un écosytème fermé, qui n’ont pas de site web ni de stratégie de développement numérique. A cela on peut ajouter 34 % d’entreprises de taille intermédiaire qui sont dans un entre-deux et peuvent basculer d’un côté ou de l’autre. Elles sont "ouvertes à la digitalisation mais cela ne se concrétise pas dans l’entreprise. Ce sont en général des ETI travaillant dans le B to B qui ont un CRM 'hébergé physiquement dans le cloud".
Enfin, le tiers restant (32%) représente les ETI ayant une maturité digitale élevée. Les auteurs de l’étude distinguent deux formes de maturité, l’une axée sur la veille numérique et le big data (20 % des ETI) l’autre sur l’optimisation des actions marketing (11 %). Dans ce dernier cas, la numérisation de l’entreprise est perceptible par ses clients qui peuvent utiliser des services en ligne ou profiter de la personnalisation des offres ou de services segmentés sur-mesure. Ces sociétés à la pointe organisent plusieurs hackathons par an (plus de 5) et comptent en leur sein un Chief digital officer.
Pas de maturité sans data scientists
Pour savoir si une entreprise est ou non à un haut degré de maturité, vérifiez si elle emploie ou non des data-scientists, si les modes d’organisation du travail ont changé (collaboratif, méthodes agiles) ou si les services numériques sont ou non de qualité. Tels sont quelques-uns des indicateurs proposés par EY.
Par conséquent, rien d’étonnant si seulement 23% des ETI interrogées disposent de partenariats avec une ou plusieurs start-ups et si 15% ont embauché un CDO. Sur ce dernier point, les auteurs de l’étude alertent toutefois que beaucoup d’ETI confondent la fonction de CDO avec celle de directeur des systèmes d’information.
Autre facteur d’inquiétude : 70 % des entreprises étudiées n’ont pas investi dans la formation de leurs salariés aux enjeux du numérique et 83 % n’analysent pas les données comportementales de leur client. Comme on dit à l’école : "Peut mieux faire ! Réagissez et vite !".
(1) Enquête réalisée auprès de 100 entreprises de taille intérmédiaire (chiffre d’affaires compris entre 100 millions et 1 milliard d’euros, réalisé entre le 1er janvier et le 30 juin 2016 suivant la méthode des correspondances multiples et de la classification hiérarchique.
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