“L’ubérisation est une chance pour l’environnement ”, explique le président de Cleantech Open France

21 start-up écolos pour représenter la French Tech à la COP21 : c'est le projet initié par Cleantech Open France, en association avec le Ministère de l'Economie et Bpifrance.

Les internautes étaient invités à choisir les lauréats parmi une liste de 150 jeunes pousses, dont 40 qui appartiennent au secteur numérique.

Mais le numérique est-il si bon pour le climat ? Réponses de  Pierre Nougué, président du programme Cleantech Open France.

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“L’ubérisation est une chance pour l’environnement ”, explique le président de Cleantech Open France
Pierre Nougué est président du programme Cleantech Open France

L'Usine Digitale : Pouvez-vous présenter le programme Cleantech Open France ? Quelle est la place prise par le digital au sein du programme ?

Pierre Nougué : Cleantech Open France est un programme créé en 2010 par le groupe Ecosys, dont je suis aussi dirigeant. En partenariat avec l'association Citizen Entrepreneurs, nous implantons ce programme auprès d'un vivier de 600 start-up éco-innovantes françaises, avec plus de 60 partenaires institutionnels, dont trois ministères et l'ADEME. Nous en avions préselectionné 150 à l'occasion du concours. De quoi leur donner des occasions de partenariats ou de financement... mais aussi une visibilité internationale.

Car Cleantech Open ne s'arrête pas à la France ! C'est un réseau de réseaux, présent dans 30 pays différents. Le projet est d'ailleurs né en Californie, dans ce berceau de la technologie qu'est la Silicon Valley. Quelques pure players américains ont alors réalisé que le frugal devait emboîter le pas au digital, et se sont fédérés pour le faire. Quand on parle d'économie circulaire et de réduction des déchets en 2015, il faut allier intelligence sociale et intelligence digitale.

Quelles sont les spécificités des jeunes pousses sélectionnées qui mettent l'écologie au goût du numérique ?

Nous avons repris pour emblème le coq en origami qui symbolise la French Tech, en le colorant en vert. Il représente notre vision organique de la French Tech : technologies vertes, digitales, fintech... tout s'articule et s'abrite dans un même écosystème terrestre. A titre d'exemple, je pense à Plume Labs, qui propose à chacun de surveiller la pollution de sa ville directement depuis son smartphone. Le plus que peut apporter le digital, c'est d'ajouter de l'intelligence humaine.

En terme de tendances fortes parmi celles de nos start-up qui allient l'écologie au numérique, on a tout d'abord ces maquettes virtuelles, qui permettent de modéliser et simuler la ville et son impact sur l'environnement ... mais aussi le phénomène de désintermédiation ! Depuis quelques années, on assiste à une prise de conscience généralisée de l'urgence climatique. Celle-ci passe par une mobilisation venue du particulier, qui met les modèles B2C particulièrement à l'honneur. Et en redonnant à l'individu son pouvoir d'action, la désintermédiation, ou ubérisation si vous voulez, donne des opportunités réelles pour agir sur l'environnement depuis la base.

Vous évoquez l'intermédiation comme une chance pour rendre son pouvoir au consommateur. Pourtant, parmi les sociétés candidates, beaucoup ont un modèle d'affaire B2B...

Exact. On parle beaucoup d'économie collaborative entre les particuliers, tandis que les entreprises se mettent à l'innovation ouverte. Pour elles aussi, ce sont de nouvelles façons de travailler, à travers des consortiums qui regroupent souvent des acteurs privés et publics. Utiliser des briques technologiques déjà développées par des start-up ou des ETI leur permet de gagner en agilité. Le challenge est de faire travailler tout le monde ensemble autour de projets communs, ce qui est la raison d'être de notre programme.

Les modèles d'affaires semblent donc en pleine réinvention. Est-ce le signe que des mutations structurelles sont en cours ?

Bien sûr ! Dans le numérique, la plupart des business subissent aujourd'hui la concurrence frontale de Google... et de sa gratuité. Ce qui a provoqué de profondes modifications dans la chaîne de valeur des acteurs du secteur, qui doivent s'ouvrir. Il y a désormais de véritables enjeux aujourd'hui à partager les données, et à garantir leur interopérabilité. Il faut connecter les systèmes d'information. Des projets d'aménagement comme celui du Grand Paris illustrent bien cette question du dialogue des acteurs, et de la mise en réseau des compétences. Nous avons un territoire d'ores et déjà riche de talents entrepreunarials. Alors qu'on se le dise, sur la scène internationale : France is back !

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