
Sharp n’est pas sorti d’affaires. Loin s’en faut. Le géant japonais de l’électronique va replonger dans le rouge cette année. Pour l’exercice fiscal en cours à clôturer le 31 mars 2015, il prévoit désormais une perte de 30 milliards de yens (225 millions d’euros), au lieu d’un bénéfice net du même montant attendu en octobre 2014.
Pourtant, après deux exercices consécutifs déficitaires totalisant une perte astronomique de 921 milliards de yens (6,9 milliards d’euros), le groupe d’Osaka avait réussi à renouer avec les bénéfices (8 milliards de yens, soit 60 millions d’euros) lors de l’exercice précédent. L’amélioration aura été de courte durée. Le numéro trois nippon de l’électronique grand public, derrière Panasonic et Sony, demeure dans une situation fragile, même si le spectre de la faillite, qui prévalait fin 2012, semble aujourd’hui écarté.
Numéro 3 nippon de l’électronique grand public
La direction explique ce retournement par la dégradation de l’environnement économique, les fluctuations rapides des taux de change et la baisse des prix des écrans LCD, dont il est le premier fabricant au Japon. À l’exception des produits de santé-environnement (+1 %) et bureautiques (+6,6 %), toutes les activités sont en baisse sur les neufs premiers mois de l’exercice en cours : écrans LCD (-2,1 %), télévision (-8,2 %), mobiles (-2,7 %) et solaire (-36,2 %).
Sharp doit également faire face à des charges exceptionnelles, puisqu’il est engagé dans une nouvelle vague de restructurations visant à réduire sa présence industrielle hors du Japon. C’est ainsi qu’il s’est désengagé de la télévision et de l’électroménager en Europe en faveur du slovaque UMC et du turc Vestel. Il s’est aussi retiré des panneaux photovoltaïques en Italie et a vendu sa filiale solaire au Canada. Le chemin de la convalescence s’avère plus long que prévu.
Ridha Loukil
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