La France renonce au permis de conduire à puce électronique, un coup dur pour Gemalto
D'après Le Figaro, la France renoncerait à intégrer une puce életronique dans les nouveaux permis de conduire pour économiser 6 millions d'euros par an. Une décision qui concerne directement trois champions français de l'authentification et de la sécurité numérique : le leader mondial Gemalto mais aussi Oberthur et Morpho.
Julien Bonnet
Quand la rigueur budgétaire s'abat sur la puce électronique des nouveaux permis de conduire. D'après Le Figaro de ce jeudi 6 novembre, la France renoncerait à cette innovation technologique dans le but d'économiser 6 millions d'euros par an. "Alors que déjà 3 millions de permis à puce sont en circulation, les tout nouveaux documents sortiront donc de l'Imprimerie nationale sans cet élément électronique", écrit le quotidien, précisant que la mesure s'appliquera à partir de janvier prochain. En réalité, la mesure s'appliquerait plutôt à partir du deuxième semestre 2015, d'après une source proche du ministère de l'Intérieur.
Une directive européenne à appliquer d'ici 2033
Le remplacement des anciens permis n'est toutefois pas annulé : cette opération répond à "une directive européenne qui impose le format de carte de crédit à tous les États membres", indique Le Figaro. Sur les 38 millions de documents à remplacer d'ici 2033, l'abandon de la puce électronique (2,40 euros, soit 16 % du prix de la nouvelle carte au tarif 15 euros) permettrait une économie totale de plus de 90 millions d'euros, selon les informations de Beauvau évoquées dans l'article.
En septembre 2013, le français Gemalto avait annoncé avoir été retenu pour la fabrication de ces puces. Dans son communiqué, le leader mondial de la sécurité numérique indiquait avoir signé un contrat pluriannuel, pour la fourniture de son "permis de conduire électronique Sealys" ainsi que "la solution d’émission Coesys pour personnaliser ce nouveau document électronique en interne".
Quelles conséquences pour les industriels ?
D'après l'article du Figaro, les autres champions français de l'authentification par carte à puce et sans contact, Oberthur et la filiale de Safran, Morpho, participent également à la fabrication du nouveau permis et subiraient donc eux aussi les conséquences de cette mesure. Du côté de l'Imprimerie nationale, l'annulation ne devrait pas en tout cas entraîner de surcoût car des exemplaires de cartes au format requis, en polycarbonate mais ne prévoyant pas l'intégration de puce, sont déjà utilisés pour d'autres papiers officiels comme la carte de séjour.
En attendant la réaction des entreprises concernées et contactées par L'Usine Digitale, plusieurs questions se posent : que deviendront les nouveaux permis déjà distribués et donc équipés de puce électronique ? Le haut-degré de sécurité de ces papiers officiels est-il remis en question ? D'autres pays vont-ils renoncer par souci d'économies à cette fonctionnalité ? L'intégration des puces électroniques dans les nouveaux permis est en tout cas prévue d'ici à la fin de l'année aux Pays-Bas et en Irlande, la France perdant la position de pionnier dans ce domaine au niveau européen.
Julien Bonnet
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