La French Tech à l'étroit dans son écosystème numérique

Les territoires français qui veulent à leur tour pouvoir arborer le coq rose de la French Tech ont jusqu'au 11 avril prochain pour déposer leur dossier.

Mais contrairement aux 13 métropoles françaises déjà labellisées ou au 12 French Tech Hubs répartis dans le monde, ces nouveaux prétendants doivent mettre en avant une spécialité pour espérer obtenir le label.

L'idée ? Décliner le succès de la French Tech à des secteurs pas forcément numériques. Un pari risqué.

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La French Tech à l'étroit dans son écosystème numérique

2015 fut une grande année pour la French Tech qui s'est conclue par la présence très remarquée des entreprises tricolores au CES de Las Vegas. Comme les start-up qu'elle veut aider à devenir des champions internationaux, la petite équipe qui s'occupe de faire grandir le coq rose en origami depuis Bercy a doublé de volume. Et comme une start-up, après deux ans d'existence, elle fait le bilan et se dit qu'il est temps de pivoter. "Historiquement, la French Tech a été identifiée au monde du digital, mais notre but est de créer et diffuser cette dynamique dans tous les secteurs", explique David Monteau, le président de la mission French Tech.

C'est l'ambition des "Réseaux thématiques" qui devraient faire leur apparition sur la carte de France d'ici l'été. L'appel à projet a été lancé en janvier et sera clos le 11 avril prochain. Peuvent y candidater des territoires qui voient naître des start-up sur un secteur en particulier, numérique ou non. "Cela peut-être des métropoles French Tech qui, en zoomant, constatent qu'elles sont particulièrement douées dans un domaine, des écosystèmes plus petits qui n'ont pas reçues la labellisation mais ont des atouts sur une thématique donnée ou encore les acteurs franciliens", détaille David Monteau.

5 à 10 réseaux thématiques

L'objectif est de créer 5 à 10 réseaux thématiques, regroupant 5 à 10 territoires chacun. Quatre écosystèmes avaient déjà été labellisés en juin 2015 : Angers pour l'IoT, Avignon pour la culture (qui pourrait englober l'éducation une fois intégré dans un réseau), l'Alsace pour la medtech (de la biotech à la santé) et Saint-Etienne pour le design (qui s'élargirait à l'industrie). Sur ces secteurs, toute ville ayant réussi à mobiliser ses acteurs peut donc espérer, demain, faire partie du réseau national. Quelles seront les autres thématiques ? Nul ne le sait. Cela dépendra des dossiers reçus nous dit-on au ministère.

Laval, qui accueille du 23 au 27 mars sont 18e Laval Virtual, milite pour que la réalité virtuelle en soit une. De son côté, Dijon mise sur la foodtech. Y'aura-t-il suffisamment d'autres dossiers sur ces thèmes pour qu'ils soient retenus ? Sans doute pas. Se fondront-ils dans des sujets plus larges ? C'est plus probable. Ne vendant pas la peau de l'ours, mais gageons que l'Agritech, la fintech, le retail et le e-commrerce, le tourisme, les cleantechs ou encore la sécurité et la cybersécurité ont ainsi toutes les chances de figurer sur la liste finale.

Concurrence ou collaboration ?

Avec un risque : que la French Tech devienne illisible et que chacun des territoires labellisés veuille mener la danse sur son sujet. Il serait dommage de créer de la concurrence lorsqu'on veut favoriser la collaboration… À Angers par exemple, Thierry Sachot, le président de la Cité de l'objet connecté le concède : "on ne savait pas au départ que ces réseaux seraient déclinés". Et si le maire Christophe Béchu (Les Républicains) déclare ne pas être "dans une logique de concurrence", il ajoute : "cela ne remet pas en cause notre statut particulier de capitale de l'IoT."

Dans chacun des secteurs retenus, le ministère de l'Économie veut s'appuyer sur les réseaux créés pour constituer une équipe de France de start-up à très fortes perspectives de croissance et faire le buzz comme l'a fait l'équipe de France des objets connectés au CES en janvier. Mais attention. Qui trop embrasse, mal étreint.

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