
Le développement des disques de stockage électronique à base de mémoire flash condamne-t-il les disques durs traditionnels à base de disques magnétiques ? La question fait débat dans l’industrie de stockage de données. Les prévisions de Toshiba, annoncée lors de sa conférence de presse du 29 septembre 2014 à Tokyo, et relayées par le Nikkei Technology, ont de quoi jeter de l’huile sur le feu. Le groupe d’électronique japonais s’attend à ce que la mémoire flash devienne moins chère par unité de stockage que le disque dur en 2025. De quoi tuer l’industrie des disques durs qui devrait, selon le cabinet iHS, générer un chiffre d’affaires de 32 milliards de dollars dans le monde en 2014.
La menace brandie par Toshiba est à prendre au sérieux. D’autant que le groupe nippon fabrique à la fois des disques durs et des mémoires flash.
Aucune pièce en mouvement
Depuis 2008, les disques de stockage électronique (SSD en anglais pour Solid state storage) remplacent les disques durs traditionnels dans les PC ultra portables, mais aussi dans les équipements soumis à des environnements difficiles (vibrations, chocs, encombrement…). A la clé, une réduction de l’encombrement, une diminution de la consommation de courant, une accélération des temps d’accès aux données et surtout une amélioration de la fiabilité, puisqu’ils ne comportent ni disque tournant, ni aucune autre pièce en mouvement.
Selon iHS, les ventes de disques SSD à usage informatique ont bondi de 82% en 2013 à 57 millions d’unités, alors que celles des disques durs ont chuté de 7% à 444 millions de pièces. Et le mouvement de bascule devrait se poursuivre dans les années à venir, favorisé par une baisse rapide des prix des puces flash. Pour 2017, le cabinet prévoit la vente de 189,6 millions de SSD, contre 397 millions de disques durs. La survie des disques durs dans les PC de bureau et les serveurs tient à leur coût au bit d’information aujourd’hui beaucoup moins cher que dans la mémoire flash.
Consolidation autour de trois acteurs
La pression des mémoires flash a favorisé la consolidation de l’industrie des disques durs autour de trois acteurs, deux américains (Western Digital et Seagate Technology) et un japonais (Toshiba), alors qu’il y avait une dizaine de fabricants il y a dix ans. Ces trois acteurs ont été contraints de se mettre à proposer aussi des SSD. Mais Western Digital et Seagate Technology sont pénalisés par le fait qu’ils ne fabriquent pas de puces flash, alors qu’ils maîtrisent tous les composants clés de leurs disques durs. Un handicap par rapport à Toshiba, Samsung, SanDisk, Intel ou Micron Technology qui produisent eux-mêmes leurs mémoires flash.
Ridha Loukil
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