
On savait déjà que les mises à jour vers Windows 10 seraient gratuites pendant un an pour les utilisateurs de Windows 7, 8 et 8.1. Mais en marge de la conférence WinHEC qui se déroule à Shenzen en Chine, Terry Myerson, le monsieur Windows de Microsoft, a indiqué à l'agence Reuters qu'elles seront possibles non seulement pour les copies authentiques du système mais également pour celles qui sont piratées.
Une annonce qui présente certaines zones d'ombres (Validité définitive du système ? Avec toutes les fonctionnalités présentes ?), mais qui laisse entrevoir une stratégie de conquête des utilisateurs piratant ses produits alors que la firme de Redmond pivote progressivement vers une politique de "Windows-as-a-Service". L'objectif ? D'abord, faire migrer la grande part d'utilisateurs (estimée à près de 90% en Chine) ne payant déjà pas le produit vers sa toute dernière version pour assurer la pérennité de la domination de Windows sur le marché (alors que des acteurs comme Google y tentent des incartades). Ensuite, limiter les problèmes de sécurité liés à l'utilisation de versions obsolètes et/ou piratées de Windows, et exposer plus d'utilisateurs aux nouveaux services et produits de l'entreprise. Enfin, tenter d'en extraire des revenus par d'autres biais, par exemple avec les abonnements à Office 365 ou la publicité présente lors des recherches via Bing.
L'unification comme but ultime
Microsoft mise donc beaucoup sur la sortie de Windows 10, qui représente l'accomplissement de sa vision d'un OS unique pour tous les types d'appareils. Windows 8, la première phase de cette vision, avait reçu un accueil mitigé de la part du public lors de sa sortie à cause de ses changements majeurs à l'interface utilisateur du système. Windows 10, dont une version beta est déjà disponible au travers du programme Windows Insider, va affiner ces changements pour les rendre plus disgestes tout en en conservant les nouvelles fonctionnalités. Le succès de la nouvelle orientation de Microsoft vers le cloud et les services dépendra en grande partie de l'ubiquité de Windows 10 sur le marché.
En parallèle, Microsoft ne devrait pas trop souffrir économiquement de cette politique de gratuité : les pirates n'auraient de toute façon pas acheté Windows 10, et les revenus liés aux mises à jour achetées par les particuliers représentent une part négligeable de son chiffre d'affaires. La majeure partie de ses recettes provient des entreprises et des fabricants d'ordinateurs (qui paient pour préinstaller le système sur leurs produits), plus dans une moindre mesure les versions standalone pour particuliers. Enfin, si le business model de Windows évolue à terme vers un système par abonnement pour les particuliers (c'est déjà le cas pour les grandes entreprises) comme ce qui s'est produit avec Office, la base de clients susceptibles de s'abonner sera d'autant plus grande.
les modalités de la migration détaillées
Ci-dessous, un document officiel à destination des fabricants de matériel chinois détaillant les mises à jour disponibles selon les systèmes, et les méthodes possibles pour les effectuer :
Seules les versions les plus récentes de Windows 7 et 8.1 pourront être mises à jour automatiquement via Windows Update, les autres nécessiteront une installation manuelle. Côté smartphones, les appareils encore sous Windows Phone 8 devront d'abord passer à 8.1 pour y avoir accès. Enfin, Windows RT, version de Windows pour microarchitecture ARM (par opposition aux processeurs x86 produits par Intel et AMD) qui n'a pas rencontré beaucoup de succès, ne pourra pas être mise à jour vers Windows 10, mais recevra néanmoins plusieurs de ses fonctionnalités à une date ultérieure.
Julien Bergounhoux
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