La stratégie logicielle de Stellantis pour monétiser ses véhicules connectés
Stellantis accélère sur les logiciels embarqués et les mises à jour à distance. Le constructeur a présenté une stratégie qui vise à tirer des profits des véhicules connectés en proposant différents services aux conducteurs. Il va investir 30 milliards d'euros d'ici 2025 dans les logiciels et l'électrification et espère générer 4 milliards d'euros de revenus d'ici 2026.
Stellantis met le cap sur le logiciel et les véhicules connectés. Le constructeur a dévoilé le 7 décembre 2021 sa stratégie visant à tirer des profits des véhicules connectés et accélérer les développements du côté des logiciels. L'objectif : s'appuyer sur les capacités des véhicules connectés pour transformer les interactions des clients avec leur véhicule. Pour parvenir à ce résultat, Stellantis va mettre la main au porte-monnaie. Le constructeur va investir 30 milliards d'euros d'ici 2025 dans les logiciels et l'électrification, et former un réseau de 4500 ingénieurs logiciels d'ici 2024.
Stellantis entend générer 20 milliards d'euros de revenus annuels supplémentaires d'ici 2030 avec cette stratégie et les 34 millions de véhicules connectés en circulation. Pour l'instant, le constructeur recense 12 millions de voitures connectées monétisables à travers le monde. Ce chiffre devrait atteindre 26 millions de véhicules d'ici 2026 et générer 4 milliards d'euros de revenu. La période monnayable des véhicules correspond aux 5 premières années de leur vie.
Assurance et fonctionnalités à la demande
Avec des véhicules connectés, Stellantis explique pouvoir proposer de nouveaux services, sur abonnement ou à la demande. Par exemple, dès 2022, le constructeur va lancer en Europe et en Amérique du Nord un programme d'assurance basé sur l'usage. A terme, l'objectif sera de proposer cette assurance sur l'ensemble du globe. Ce n'est pas le premier constructeur à évoquer ce type de services. Tesla, qui a lancé sa propre compagnie d'assurance pour ses véhicules, propose au Texas une assurance qui s'ajuste en temps réel au comportement du conducteur.
Stellantis ajoute vouloir aussi se pencher sur les DaaS (data as a service) et les services pour les flottes de véhicules, le prix des véhicules et la valeur de revente, ainsi que la mise en place d'une stratégie de fidélisation et des ventes croisées.
Mise à jour à distance
Stellantis explique vouloir faire passer les véhicules à une "plateforme software parfaitement intégrée à l'univers digital des clients". La mise à jour à distance des logiciels embarqués est mise en avant par le constructeur. Cela permettra aux clients d'avoir des systèmes continuellement à jour sans que cela ne soit contraignant. A la clé : une réduction de coût pour les clients et une simplification pour la maintenance. Les clients pourront choisir les mises à jour qu'ils souhaitent et personnaliser un maximum leur véhicule.
En parallèle, des données sont collectées : aujourd'hui ce sont plus de 3000 milliards de points de mesures qui sont générés par les véhicules. Grâce à ces données, les ingénieurs peuvent améliorer les véhicules et l'expérience client. Carlos Tavares, le CEO, évoque aussi "trois plateformes technologiques intégrant l'intelligence artificielle (IA), déployées sur [les] plateformes véhicules STLA, qui arriveront en 2024". Le constructeur explique qu'il s'agit d'une architecture orientée service et complètement intégrée au cloud. Les unités de commande électronique du véhicule sont reliées à son ordinateur central haute performance (HPC).
Un nouveau partenariat avec Foxconn
Enfin, le constructeur met l'accent sur l'habitacle et la nécessité de mettre au point des applications faciles d'accès pour les clients. Stellantis entend proposer des applications basées sur l'IA, pour la navigation, l'assistance vocale, le e-commerce et les services de paiement. Une partie de ces services semblent monnayables à terme. A ce niveau, Stellantis a noué un partenariat avec Foxconn, le géant taïwanais de la sous-traitance électronique, en mai dernier. Les partenaires ont créé une coentreprise baptise Mobile Drive qui vise à développer des cockpits numériques et des services connectés personnalisés.
Aujourd'hui, ce partenariat va plus loin et Foxconn confirme son ambition de s'implanter durablement dans l'industrie automobile. Les deux entreprises vont chercher à créer une nouvelle famille de semi-conducteurs. "Avec Foxconn, nous avons pour objectif de créer quatre familles de puces qui couvriront plus de 80% de nos besoins en semi-conducteurs, en modernisant nos composants, en contribuant ainsi à diminuer la complexité et simplifier la supply chain", explique Carlos Tavares. Un partenariat qui arrive alors que l'ensemble des constructeurs sont bousculés par une pénurie de semi-conducteurs.
SUR LE MÊME SUJET
La stratégie logicielle de Stellantis pour monétiser ses véhicules connectés
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir