
[Mise à jour le 28/082015] : La jeune entreprise suédoise vient de lever 60 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques pour développer sa nouvelle offre baptisée iZettle Advance. En plus de Card Reader Lite, son terminal de paiement par carte bancaire connecté à un smartphone lancé en France en mai dernier (voir ci-dessous), iZettle va désormais proposer à ses clients des crédits de trésorerie. Le suédois avancera les fonds sans garantie à ses clients TPE et se remboursera par un pourcentage prélevé sur les transactions par carte. Originale, l’offre permet de faire varier le montant des remboursements en fonction du nombre de transaction effectivement réalisées.
Les Suédois ont le sens pratique : ils ont inventé les allumettes, la clef à molette et la fermeture éclair. C'est aussi du pays où est né Ikea que vient iZettle, start-up qui commercialise Card Reader Lite, un terminal de paiement par carte bancaire facile à utiliser, destiné aux TPE, PME et micro-entreprises. Lancé en France le 19 mai, il ressemble beaucoup au système créé par l'américain Square.
Utiliser cet appareil, qui tient dans une poche de jeans, est simple comme bonjour : il suffit de le brancher sur un smartphone ou une tablette pour qu'il se mette en route. Les commerçants qui se déplacent sur les marchés, par exemple, peuvent l'utiliser aisément. Le client insère sa carte bancaire, tape son code pin et le tour est joué.
2 milliards d'euros de transactions
Le Card Reader Lite est gratuit : pas besoin d'acheter le boitier, de payer de frais fixes ou de s'abonner. iZettle se rémunère sur les transactions. Elle prélève entre 2,75 et 1,5% des montants réglés sur ses machines. Plus les paiements enregistrés sont nombreux, plus le montant ponctionné diminue. Ce système permet par exemple aux saisonniers, qui ne travaillent qu'une seule partie de l'année, de ne payer leur terminal de paiement que lorsqu'ils l'utilisent.
Royaume-Uni, Allemagne, Brésil, Mexique… La jeune pousse, fondée en 2010 et basée à Stockholm, s'était déjà implantée dans 10 pays avant de débarquer en France. Elle a géré plus de 2 milliards d'euros de transactions en 2014, un chiffre qui a doublé par rapport à l'année précédente.
De vastes ambitions en France
46% des entreprises suédoises utilisent déjà ce système qui n'existe que depuis quatre ans. "La Suède est l'un des pays d'Europe où le taux de pénétration de la carte bancaire est le plus élevé, les entreprises y sont très souvent équipées du terminal de paiement correspondant. Cela ne nous a pas empêché de faire une belle percée là-bas", se félicite Jacob de Geer, PDG et co-fondateur d'iZettle.
"Nous avons de grandes ambitions en France", affirme-t-il. Et pour cause : le pays compte plus de 2,6 millions de PME, TPE et micro-entreprises. "Nous estimons que 64% de ces structures ne sont pas équipées de terminaux de paiement. C'est ce marché que nous voulons adresser", explique Olof Philogène, qui gère les activités tricolores d'iZettle.
Un contexte favorable… pour le moment
Ces ambitions sont servies par un système sûr, compatible Europay Mastercard Visa (EMV), qui est depuis 1995 le standard international de sécurité des cartes de paiement fonctionnant avec une puce et un code pin. Mastercard est d'ailleurs l'un des premiers investisseurs de la start-up, qui a levé plus de 100 millions d'euros depuis sa création.
Ce standard est appliqué dans toute l'Europe. Aux Etats-Unis, par contre, il ne deviendra obligatoire qu'à l'automne 2015. Aujourd'hui, de nombreux Américains payent encore avec des cartes à piste magnétique. Ce contexte a protégé iZetttle et ses concurrents européens (comme l'allemand Payleven soutenu par l'accélérateur Rocket Internet) de l'arrivée des entreprises américaines sur leurs marchés. Mais à partir d'octobre 2015, le californien Square, fondé par Jack Dorsey (également créateur de Twitter), lancera son propre terminal de paiement EMV. Si jamais il décide de s'implanter en Europe, les lignes de forces du secteur pourraient être bouleversées.
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