
En 2013, le business model de la start-up de location de voitures entre particuliers, RelayRides, n'était pas viable. La jeune pousse était pourtant vigoureuse, souligne le site Wired : elle a acquis plusieurs de ses rivales, notamment Wheelz. Sa politique tarifaire efficace aurait dû lui permettre d'être rentable : elle prélève 25% des loyers touchés par les propriétaires des véhicules. 15% des sommes versées par les locataires lui reviennent également. Pourtant, la société perdait de l'argent à chaque transaction. En cause ? Les tarifs trop élevés pratiqués par les assureurs souligne Wired.
L'assurance est pourtant essentielle pour les entreprises du secteur, qui marchent à la confiance : c'est la garantie principale qui permet aux personnes qui louent ou prêtent un bien d'être certaines d'être remboursées en cas de dommages.
Une assurance à un million de dollars
Airbnb, la société de location de maisons et d'appartements entre particuliers, a donc travaillé avec Lloyds of London, une place de marché de l'assurance où les membres mutualisent les risques encourus par leur clientèle respective. Ensemble, ils ont développé un produit adapté, garantissant les dommages commis par les locataires dans les appartements des prêteurs à hauteur de 50 000 dollars. Ce chiffre est depuis passé à un million de dollars. D'autres acteurs du secteur ont suivi ce schéma.
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Mais cela ne résout pas le problème, poursuit Wired. Car offrir une garantie d'un million à sa clientèle coûte aujourd'hui très cher, surtout à une start-up qui se lance avec un business model neuf, sans antécédent sur lesquels les assureurs peuvent s'appuyer pour calculer le montant qu'ils doivent facturer. Ils surévaluent le risque et les primes d'assurances qu'ils réclament sont donc très élevées.
Des notes pour créer la confiance
Pour faire baisser les tarifs, les entreprises de la "sharing economy" développent des systèmes pour que les locations et les prêts se passent le mieux possible : sur Airbnb par exemple, les locataires peuvent être notés par les propriétaires (et vice-versa) après être passés dans leur maison. Difficile pour un utilisateur qui a rendu un appartement en mauvais état et qui a écopé d'une mauvaise note de trouver un nouveau propriétaire qui lui fasse confiance.
Les personnes qui dégradent les biens sont ainsi mécaniquement écartées du service. Les prestations devraient se passer de mieux en mieux, le risque diminuer pour les assureurs, qui devront en conséquence faire baisser progressivement les primes à un montant approprié. Et ainsi cesser d'étouffer les acteurs de l'économie du partage.
Lélia de Matharel
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