Les start-up numériques françaises créent des emplois... et pas qu'en France
Sus au pessimisme !
Le numérique n'est pas l'ennemi de l'emploi, au contraire. Les jeunes pousses qui réussissent créent des emplois de qualité en France bien sûr mais aussi au-delà des frontières.
Et le phénomène pourrait être plus puissant, car la pénurie de talent reste le principal blocage au développement commercial.
C’est déjà la cinquième édition du baromètre réalisé par EY pour France Digitale et il confirme le dynamisme des start-up digitales françaises, même si les résultats sont vraisemblablement biaisés par la méthodologie employée : l’étude est basée sur les résultats obtenus auprès de start-up financées par des business-angels, capitaux-risqueurs… Il s’agit donc de jeunes pousses ayant en moyenne 6 ans et pour lesquelles l’investissement médian est de 2,8 millions d’euros. Sont donc exclues, par construction, toutes les jeunes pousses qui n’ont pas encore stabilisé leur modèle économique ou levé de substantiels fonds.
Celles qui sont étudiées par EY sont en bonne santé. Leur chiffre d’affaires a augmenté de 39% en 2015 et atteint 4200 millions d'euros. Les résultats par taille d’entreprise semblent induire un ralentissement des potentialités de croissance. Les start-up qui ont eu le plus fort taux de croissance sont celles réalisant un chiffre d’affaires compris entre 0 et 5 millions d’euros (+55%). Ensuite la croissance "se tasse" autour de 40%.
Des entreprises rapidement internationales
Ce qui reste remarquable chez les start-up c’est qu’elles sont immédiatement internationales. Plus de la moitié de leur chiffre d’affaires (51 %) est réalisée en dehors des frontières françaises. En 2013, la proportion n’était que d’un tiers, mais la comparaison n’est pas facile car l'échantillon était différent.
A l’heure du retour de la grande angoisse de la suppression des emplois par le numérique, le dynamisme économique des start-up se traduit par une création sensible d’emplois. Les effectifs de l’échantillon étudié sont passés de 10 864 à 13 809 personnes, soit une croissance de 27% en un an. Sur les 2945 emplois créés en 2015, 2083 l’ont été en France. Dans 92% des cas les embauches se font en CDI et concernent dans 74% des cas des personnes de niveau bac +4 à bac +5. Si l'âge moyen du management des start-up est de 39 ans, celui des employés est de 31 ans.
Le rapport entre le salaire des managers et celui du personnel est compris entre 0,5 et 13,2, la moyenne s’établissant à 2,4. Parallèlement, 98% des entreprises ont mis en place des instruments capitalistiques pour motiver les salariés. 51% d’entre-eux y ont souscrit. Ils sont relativement plus nombreux à le faire dans les plus grosses start-up (75% dans celles qui ont réalisé plus de 50 millions d'euros de chiffres d’affaires) que dans les plus petites (47% pour celles qui font moins de 5 millions de CA).
le start-upper est un récidiviste
Si la valeur n’attend pas le nombre des années, l’envie de créer une entreprise non plus. 48% des créateurs de jeunes pousses n’en sont pas à leur coup d’essai, ce qui explique peut-être aussi la réussite des entreprises de ce panel. Et il est un point où les start-up ressemblent à leurs grandes sœurs : 8% d’entre-elles seulement sont dirigées par une présidente directrice générale.
La dynamique observée en 2015 devrait se poursuivre en 2016, puisque 94% des start-up prévoyaient d’embaucher cette année. Mais 65% déclarent que les développeurs IT sont les plus difficiles à recruter. La tension sur le marché du travail est telle que c’est la première préoccupation exprimée par les dirigeants. Cette préoccupation est deux fois plus citée que le poids des lois et des régulations (10%) comme principale barrière au développement ou les difficultés de financement (15%).
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